Je tiens un journal pour mettre un peu d'ordre dans mes émotions et, quand j'écris, je pleure à grosses larmes. S'il faut choisir entre le plaisir et le déplaisir, c'est plutôt du plaisir que les larmes me procurent. Je bats des cils, mais les gouttes forment des taches sur les lettres. Je fais exprès de mettre mon menton sur les lettres que je veux faire baver. En appuyant fort sur mes yeux, je vois des éclairs.
Si Dieu épiait un homme sur son lit et qu'il le vît s'enivrer de ses propres émotions avec des gestes aussi banals, je voudrais qu'il ne rît pas de lui, car cet homme le ferait avec le plus grand sérieux.
Je n'ai pas envie de prononcer des répliques éculées, comme "je me sens seul", "j'aimerais avoir mon amour à mes côtés". mais je cherche ma partenaire comme si j'étais assoiffé : n'avoir personne à enlacer me donne la sensation de me trouver au milieu du désert. il y a comme un trou qui est creusé en moi et qui serait compblé par la présence d'une femme....
...
je me dis que je ne serai soulagé qu'en tombant amoureux d'une autre. je suis jeune et peux prévoir que ça m'arrive un jour. Mais pour l'instant, je ne suis absolument pas en mesure d'admettre en moi cette faculté d'en aimer une autre.