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Critique de fredmarie


Voici un roman historique qui aurait pu être passionnant : les liens et les dissonances entre Juifs sépharades et ashkénazes, entre deux millénaires, et entre deux continents. Problème : c'est que tout cela est distendu sur 538 pages… Ecrit au présent, sans doute pour donner un peu de suspense à l'action, mais le procédé a ses limites. de plus, presque tout est au style indirect, sans quasiment aucun dialogue, ce qui est bien aride. Il y a bien un peu de sexe, souvent triste d'ailleurs (263, 502), il y a bien un peu d'humour, avec des allusions au Paris d'aujourd'hui glissées dans les descriptions de de la ville de 998 ap. JC. (l'Arche de la Défense et la Concorde p.150), les déjà anonymes cimetières de Verdun (302), avec aussi les pensées parfois fort naïves et égocentriques de tous ces mâles persuadés que « tout le monde serait parfaitement heureux » avec un 2e mariage (81), et puis surtout les arguties rabbiniques qui créent un petit air de Solal par moment. Mais tout cela est bien maigre pour maintenir l'attention. Pour couronner le tout, historiquement l'histoire est contestable, car on sait bien aujourd'hui que fort peu de gens à l'époque savaient qu'on changeait de millénaire (17, 96)... Quoi qu'il en soit, au prix de flashbacks un peu torturés, le lecteur a compris au bout d'une centaine de pages qu'il s'agit, pour un riche marchand juif de Tanger, Ben-Attar, d'aller défendre sa bigamie auprès de la nouvelle femme de son neveu, veuf et associé Aboulafia, qui a épousé une ashkhenaze vivant à Paris mais d'origine allemande, de la future Worms (Wermaizah) où visiblement on ne rigole pas tous les jours. La femme ne veut plus que son beau mari soit complice d'une telle hérésie. Alors Ben-Attar affrète un navire, y charge un rabbin chargé de défendre la règle méridionale, deux dromadaires, ses deux femmes (dont on ne saura jamais les noms) et toutes sortes de marchandises propres à séduire ces gens des ciels couverts. Il remonte l'Atlantique et la Seine et gagnera son procès à Paris, grâce à l'éloquence du rabbin qui saura rappeler, dans un mélange d'hébreu, d'arabe et de latin, les polygamies de Salomon ou d'Abraham (233). Mais Ben-Attar accepte d'être jugé une nouvelle fois à Wermaizah – et là, cela se passe mal, après un long voyage en chariot (285)… La seconde épouse y apparaît trop lubrique lors de son entretien avec l'arbitre (368). Ben-Attar est excommunié – et la malheureuse finit par mourir sur la route du retour, sans doute du tétanos (451). Un médecin converti au christianisme, qui ne peut la sauver, prédit des pogroms pour l'An Mil (426). Mais les voilà bientôt sur la route du retour, l'association commerciale sauvée puisque Ben Attar n'est plus bigame, et avec en plus des esclaves « nordiques » à vendre en Afrique (517). Une étoile seulement pour ma critique... !
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