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Critique de JeanPierreV


Chacun se souvient de ce jeune homme, debout devant un char sur la place Tian-anmen, l'empêchant d'avancer, l'obligeant à manoeuvrer...il s'appelait vraisemblablement Wang Weilin...c'était le 4 juin 1989. Li Peng, dirigeant chinois avait proclamé l'état d'urgence le 20 mai. Les étudiants étaient dans la rue comme des millions de citoyens se rassemblant pour réclamer davantage de démocratie et de justice.
Liao Yiwu nous présente dans chacun des chapitres du livre, un de ces jeunes, son passé, sss conditions d'emprisonnement.
Terribles témoignages sur ces conditions d'emprisonnement et de disparition de ces jeunes gens épris de liberté et combattant pour les Droits de l'Homme...des concepts qui ne veulent strictement rien dire dans cette Chine communiste. Tous n'étaient pas étudiants, certains étaient journalistes, peintres, d'autres avaient simplement uriné sur un char..mais tous furent condamnés pour des motifs dont la débilité prêterait à rire s'ils n'étaient pas tragiques, s'ils n'avaient pas entraîné leur mort, leur disparition pour plusieurs années dans des prisons surpeuplées aux sols couverts d'excréments, dans des prisons dans laquelle la torture ou les exécutions étaient courantes
D'autres furent tués par balle ou à la baïonnette, sans passer par la case "prison" . Combien de morts...250 à 10 000 selon les sources officielles ou étrangères.
Liao Yiwu sait de quoi il parle, il souffrit de la prison et de la torture pour avoir publié un poème intitulé "Le Grand Massacre".
Liao Yiwu évoque quelques-uns de ces destins d'inconnus, mais également celui de Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix en 2010, qui mourut en prison en 2017... Inconnus ou illustres n'avaient qu'un droit..celui de se taire.
Une lecture éprouvante, bien loin d'une lecture plaisir, mais si importante, permettant de comprendre un peu mieux ce pays, dont venait ce virus qui m'emprisonnait à la maison...
Heureusement que d'autres lectures moins graves m'ont permis de passer ce confinement...qui me donna une toute, toute, toute petite idée, toutes proportions gardées, du silence et de l'obéissance imposés à l'homme de la rue chinoise...au cours de cette période.
Seulement au cours de cette période ?
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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