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Critique de jcjc352


Convoi de minuit
Une mission de préparation d' un ravitaillement d'un bourg enclavé L'équipe quelques hommes font un travail de reconnaissance dans la nuit Les choses ne sont pas facile car la nuit est noire, le terrain accidenté et dangereux à cause de la proximité de l'ennemi et des mines
le balisage technique pose problème car il est fait avec les moyens du bord par manque de moyens, prévoyance, insouciance.
Chacun à un travail à faire et l' occupation permet de ne pas penser ,
ce qui n'empêche pas le narrateur de le faire et de s'interroger globalement sur la poursuite d'une guerre qui dure depuis trop longtemps : l'idéalisme du sionisme pionner étant éteint.
L'adrénaline, du moment, ressentie par chacun car il y risque de mort touchent ces hommes de caractères différents qui appréhendent la mission de multiples façons. Les doutes les assaillent sur les chances de réussites, les désirs de rentrer à la maison sont très présents et on ne comprend pas bien l'enlisement de cette guerre dont l'issue n'est pas nette mais on fait avec.


Hirbat-Hiza
L'évacuation et expulsion de la population d'un village qui ira probablement dans les inévitables camps de réfugiés.
le narrateur est assez en retrait de ses camarades autant a-t-il des doutes remords et culpabilité, autant les autres vivent dans l'insouciance et la haine de l'arabe. Il apprécie les paysages et le travail fait sur cette terre, les petits moments de grâce saisis furtivement alors qu'à coté de lui ses camarades se comportent comme des soudards
Ces derniers veulent en découdre définitivement et considère les arabes comme, des pleutres, des égorgeurs, de la vermine qu'il faut éradiquer
L' inoccupation malsaine se traduit par des jeux cruels sur les animaux qu'ils abattent par plaisir, par des humiliations gratuites sur les autochtones vieillards femme et enfants, par des cartons comme à la foire sur des fellahs qui s'enfuient
A cela s'ajoute le dynamitage des villages au préalable évacués de ses vieux, femmes et enfants dont il faut se méfier car se sont des ennemis sournois et lâches.
Contentement de ses soldats confrontés a une population inoffensive et désorientée, un chameau et un âne
La bêtise dans toute sa splendeur du bidasse universel.

Le prisonnier
Une patrouille en mal d'héroïsme capture un pâtre pas très malin qui ne connaît même pas son âge
S'ensuit toutes sortes d'humiliations, intimidations, moqueries
Soldats et officiers sont fiers de leur capture, une prise de choix certainement... au courant des projets de l'état major égyptien ? Un interrogatoire en règle avec brutalité sur un pauvre hère qui, il est évident, ne comprend même pas ce qui lui arrive.

(Oui il vaut mieux en rire qu'en pleurer
« – Comprenez, une supposition que l'arabe recule…Crac ! On est là !
– Pour l' empêcher de reculer.
– Non pour euh…….la tenaille, quoi.
– La tenaille, oui. »
Tactique Chaudard, Pithivier et Tassin !)

C'est curieux c'est propension des hommes à oublier le passé. Un peuple qui erre lamentablement depuis des siècles, qui a subit toutes les brimades, humiliations inimaginables, qui a été confiné pour la plupart dans des conditions de vies extrêmement misérables, qui a subit pogroms sur pogroms, qui sait depuis des temps immémoriaux ce qu'est un exode, un exil, la privation des terres de leurs maisons et qui, lorsqu'ils relèvent la tête font subir aux vaincus les même tourments : violence, humiliations, tueries gratuites, considérations méprisante des vaincus, destruction des biens et exil forcé des populations dans des camps de réfugiés.
S. Yizhar en est conscient, il se sent différent de ses coreligionnaires qui s'encombrent moins d'affects. Il perçoit la beauté des paysages, une terre donnant des récoltes et à manger à ceux qui la cultivent, « un jardin appelé la terre qui brille au soleil comme un fruit défendu» dirait Moustaki.
Il perçoit les terreurs des habitants il aimerait ne pas faire certaines choses mais il est soldat et juif et, pour ne pas apparaître comme traître il ne dit rien. Lorsque parfois il se lance l'animosité des autres le réduise au silence, une charge mentale trop lourde à supporter.
Lorsque les fruits de ces violences échappent à son regard il retrouve un semblant de normalité et s'efforce d'oublier rapidement ce qu'il a vécu. Il n'est qu'un homme après tout et ne peut pas prendre toute cette misère sur ses seules épaules
S. Yizhar à travers ce récit monologue livre là ses pensées sur l'absurdité de la guerre, la petitesse des hommes et la fragilité des hommes qui éprouvent de l'empathie
On sent un gouffre entre ces deux populations l' une archaïque, analphabète, immobile depuis des millénaires et l'autre plus sophistiqué, politisée, urbaine, organisée, moderne et volontaire. Aujourd'hui, 20 ans plus tard, les choses en sont, pratiquement, au même point pour la confrontation palestiniens juifs malgré l'évolution de la vie et on se demande bien si un jour les choses pourront se décrisper.

Note A.B. Yehoshua, écrivain et humaniste juif est mort A lire "Le Directeur des ressources humaines"
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