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Critique de Alfaric


Si on est intéressé par la Chine impossible de faire l'impasse sur cette saga culte : 13 adaptations ciné, 27 adaptions télé, 4 adaptations en BD et 4 adaptations en jeux vidéos... La trilogie de Jin Yong est au wuxia asiatique ce que la trilogie d'Alexandre Dumas est au cape et épée européen : une oeuvre d'une telle puissance évocatrice que nous seulement elle est entrée dans l'imaginaire de l'humanité, mais qu'elle a également fini par remplacer la réalité dont elle s'est inspirée ! Avec "La Légende du héros chasseur d'aigles", "Le Retour du héros chasseur d'aigles" et "L'Épée céleste et le Sabre du dragon", Jin Yong a écrit un fresque épique qui relate la chute et la renaissance de la civilisation chinoise de la prise de Kaifeng par les nomades Jürchen en 1127 qui marque la fin de la Dynastie des Song du Nord à celle de Dafu par les révoltés turbans rouges en 1368 qui marque le début de la Dynastie Ming ! Les pavés que Ken Follett n'ont qu'à bien se tenir !!! ^^

Dans ce tome 1 de 400 pages les Jin et les Song se livrent une sanglante guerre de l'ombre : les agents de l'empereur jin corrompent à tours de bras les officiels song, tandis que les espions karatékas du Mont Wudang élimine les traîtres les uns après les autres... Mais que faire pour son pays quand c'est toute l'aristocratie qui est prête à monnayer son ralliement au plus offrant, et que l'hiver vient et avec lui la tempête mongole venue du nord ???
Le récit commence le jour où Yang Tiexin et Guo Xiaotian, réfugiés déçus fils de héros déchus de la guerre contre les Jin, prêtent main forte à l'artiste martial Qiu Chuji traqué par les agents étrangers et les traîtres à leur pays. Fraternité de sang et d'amour de l'aventure sont des peines qu'aisément on n'enraye ni ne soigne : les trois patriotes prêtent serment, et une fois adultes Kang et Jing fils à naître de Tiexin et Xiatian défendront leur pays grâce au kung fu de Printemps éternel !
Yang Kang et Guo Jing devaient être les héros d'un monde nouveau en combattant côte à côte pour la libération de leur pays, mais le destin décida qu'ils devaient s'affronter sans merci : le traître Duan Tiande provoque la mort de leurs pères, et tout en empruntant la voie de la vengeance c'est sous la houlette de leurs pères adoptifs respectifs que le premier combat pour la réunification de la Chine comme prince jin et le deuxième combat la Dynastie Jin dans les rangs de l'armée mongole ! Et ils sont également les pions d'un autre serment, puisque Qiu Chuji et les Sept Preux de Jiangnan manipulés par le foudre Duan Tiande se lancent un défi pour désigner le plus kung fu le plus accompli d'Orient : le premier devra retrouver et élever dans les arts Yang Kang, les deuxièmes devront faire de même pour Guo Jing, pour qu'ils s'affrontent à 18 ans, le 24e jour du 3e mois lunaire à midi précis, au Pavillon de l'Immortel Ivre... Je veux vous laisser le plaisir de la découverte de cette tragédie grecque à la sauce kung fu, mais sachez que la fin de ce tome 1 se finit par un cliffanger de ouf : après des années d'errance les Sept Preux retrouvent enfin Guo Jing, devenu l'anda du prince mongol Tolui, mais ils sont pris en chasse par Cadavre d'Acier et Cadavre de Bronze les assassins mortels pratiquants d'un kung fu obscur ! Les Sept Preux ne seront bientôt plus que Six : qui sera le héros à succomber sous les coups terribles des maléfiques Seigneurs Siths (car toujours par deux ils vont ! ^^) : Ke Zhen'e, Chauve-Souris en Vol, Shu Cong, Lettré aux Mains Lestes, Han Baohu, Ecuyer des Rois et des Dieux, Nan Xiren, Bûcheron des Monts du Sud, Zhang Asheng, Bouddha Rieur, Quan Jinf, Preux Tapi dans la ville ou Han Xiaoying, Epée de la Jeune Fille Yue ? To Be Continued !!!


Entre Sophocle et George Lucas, me voilà parti pour une odyssée dans le monde merveilleux des arts martiaux... Au début j'ai eu un peu de mal avec la naïveté, le manichéisme et le nationalisme, ainsi qu'avec des combats hyper-chorégraphiés dignes de l'Opéra de Pékin, mais dès qu'apparaît dans le récit Temüjin dit le Loup Bleu dit Gengis Khan, mes appréhensions ont été complètement balayées par le souffle épique de la saga !!! J'ai toujours eu l'intuition que beaucoup de sagas ("Hokuto no Ken", "Les Héros de la Galaxie", "Star Wars", "Bleach"...) tiraient leur matière des fleurons de la littérature wuxia : en découvrant ce parangon du genre j'ai en maintenant la conviction et toute la filmographie de la Shaw Brothers défilent dans ma tête tandis que sous yeux défilent les pages... Car je n'ai pas honte de commencer la saga par son adaptation BD (d'après l'auteur moins fidèle que d'autres) tellement les dessins de Li Zhiqing sont beaux ! Merci infiniment Urban China, mais maintenant que vous avez commencé il va falloir finir en éditant les 38 tomes de la première époque...
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