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Critique de Asterios


La longue file de nos ouvriers s'étire sur le flan de la colline. Au creux de la vallée, près de la rivière s'offre à notre regard un antique village, dont les habitants vivent en huis clos depuis toujours. C'est une société hors du temps. C'est en tout cas ce qu'on suppose parce qu'on ne peut que les observer, de loin. Ils peuvent nous voir aussi maintenant que notre camp est en face. Chacun vit son existence et on fantasme celle de l'autre. le moindre geste est surprenant ou suspect de si loin.

Nous savons qu'ils savent.

Leur village va disparaitre sous les eaux, on est là pour construire un barrage. Il leur reste quelques semaines pour partir. Et nous, on prépare la suite, on creuse, on fore, on mesure, on calcule.
On se demande comment ils vont faire, on se demande ce qu'ils pensent de nous quand ils nous regardent. On ne peut pas leur parler, ça déclencherait un massacre, surement. Ils doivent nous haïr. Mais là leur peine est terrible, et si on essayait...

Quand je les vois je pense à ma femme, à ma vie, mon enfant, mes secrets; il y a des choses qui me rapprochent d'eux, mais quoi? Cette attente est interminable.

On est tous l'étranger de l'autre tant qu'on a pas été à sa rencontre.
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