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Critique de LaBiblidOnee


Ou le retour de karma.
Contre toute attente (surtout la mienne) je mets 4 étoiles à ce bouquin, juste parce qu'il a le mérite d'être le premier roman japonais :
1/ que j'arrive à finir,
2/ sans avoir envie de lever les yeux au ciel devant la platitude des mots, du propos, des dialogues,
3/ sans me dire que le style est ennuyeux et sans saveur,
4/ en m'intéressant à l'histoire,
5/ et même aux personnages.


Je l'ai trouvée originale et intéressante, cette histoire d'un village de pêcheurs, enclavé entre mer et montagne, tellement pauvre qu'il compte sur le naufrage de navires sur leurs récifs pour assurer sa subsistance.


Chaque jour, et au gré des saisons et des rituels qui régissent l'entièreté de leurs vie, les villageois partent pêcher en mer, cultivent le peu de céréales qui poussent à cet endroit, cueillent de quoi agrémenter leurs repas peu nourrissants ; le peu de supplément récolté ou pêché sert au commerce avec d'autres villages, difficiles d'accès dans les terres, afin d'échanger un peu de riz. Et comme cela ne suffit pas, les membres les plus robustes de la famille sont vendus à des employeurs d'autres villages, qui utilisent leur force de travail pour un nombre d'années négocié. Les plus robustes étant vendus plus cher, la famille demeure avec les moins forts, qui doivent effectuer toutes les activités de survie au village.


Le récit est plutôt bien construit, malgré une ou deux répétitions plus malhabiles, puisque les saisons se répondent en s'enchainant. Au passage, on vit avec les villageois leurs us, coutumes et croyances ancestrales : la réincarnation, les rituels pour tout et n'importe quoi, les offrandes… On se raccroche à tout ce qu'on peut, et surtout en l'espoir de jours meilleurs. Et le meilleur espoir de jours meilleurs, vu l'emplacement du village, ne va pas venir des récoltes ou de la pêche. Il ne peut venir… que de la mer. Que des bateaux qui, pris dans la tourmente d'une mer d'hiver sombre et déchaînée, viendront s'échouer sur les rochers.


Alors, les villageois pourront tout récupérer. Même si pour ça il faut, s'il y en a, tuer tous les survivants. Même si pour ça il faut, discrètement, aider le destin en allumant des feux sur la plage pour attirer les navires… Même si pour ne pas mourir de faim, il faut souhaiter la mort des autres, et même la provoquer, et la donner. Même si piller des navires de l'Etat peut coûter cher, et que l'on ne sait jamais ce que l'on trouvera, dans les autres navires. Tout ce que l'on souhaite, envers et contre tout, ce sont des naufrages. Pour le meilleur… et pour le pire, parfois !


Merci Wooter, de m'avoir aidée à sortir ce livre de ma PAL en me proposant ce défi japoniaiserie : Tu m'as fait peur avec ton 2,5/5 mais, finalement, c'était pas si terrible - c'était même assez sympa. On va quand même se laisser digérer tous ces poulpes avant de recommencer, hein !
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