Citations sur Les Beautés poétiques d'Édouard Young, traduites en français.. (4)
LES TERREURS IMAGINAIRES DE LA MORT.
Pourquoi frémir à l'idée de la Mort ? où est-
elle ? Arrivée, elle n'est plus ; non venue, ou partie,
jamais elle n'est ici. Avant que l'espérance cesse, la
sensation s'évanouit. L'homme qui voit tout en
noir, reçoit, mais n'éprouve pas le coup terrible
de la Mort. Le glas, le cercueil, la pioche et le
tombeau, le caveau profond et humide, l'obscu-
rité et les vers, tels sont les épouvantails des soi-
rées d'hiver, les terreurs des vivans et non des
morts. L'homme jouet de son imagination et vic-
time de ses erreurs, se forge une mort que la na-
ture, n'a jamais créée ; il se jette sur la pointe de
sa propre imagination fantastique, et éprouve
mille morts en en craignant une seule.
p.77-79
L'Orgueil, semblable à un aigle, bâtit son nid parmi les étoiles ; mais le Plaisir, semblable à l'alouette, fait son nid à terre.
ORGUEIL ET PLAISIR
p.111
La sagesse, quoique plus riche que les mines
du Pérou, est plus douce que l'ambroisie distillée
par les abeilles, qu'est-elle autre chose que le
moyen d'être heureux ? Ce but manqué,
elle est plus folle que la folie même ; folle mélan-
colique, dépouillée de ses grelots.
p.55-57
Balsamique Sommeil, doux restaurateur de la
nature fatiguée ! Semblable à l'homme du monde,
il s'empresse de visiter ceux à qui la fortune sou-
rit ; il abandonne les infortunés. Porté sur ses ailes
de duvet, il fuit rapidement loin du malheur, et
va s'abattre sur des paupières que les larmes n'ont
point flétries !
p.17