Un été près du lac

Leur histoire avait influé dans qu’elle le sache sur le cours de leurs vies. Lui laissant fidélité et trahison en héritage. Faiblesse et regrets. Mais aussi de l amour et une brusquerie à la fois tendre et odieuse

« Je n’ai pas laissé passer ma chance quand ton père est mort. Je l’ai perdue quand tu es née. »

Sauvée. Quel mot ! Si puissant et, dans le même temps, si passif. Il évoque une force qui nous dépasse, une énergie assez vigoureuse pour détourner le cours de notre vie lorsque nous sommes incapables de le faire nous-même. Dieu, l’amour d’un homme ou d’une femme, la naissance d’un enfant, le simple fait de grandir : autant de choses qui peuvent, pensons-nous, nous sauver.

S'il te plait, souviens-toi d'elle. Souviens-toi de nous tous. Nous sommes les fantômes de vies volées et de vies à jamais vécues. Jadis, nous avions du poids, mais à présent nous ne pesons plus rien. Je te promets que nous ne serons pas un fardeau pour toi. (p 375)

Le monde est peu ou prou le même que celui que nous avons connu dans notre jeunesse, surtout dans ses détails les plus significatifs. ( p 373)

Parfois, les rêves d'enfants ne sont que çà : des rêves d'enfants. ( p 262)

Justine n'en doutait pas : bien sûr qu'elle resterait. Elle resterait à attendre. Et tout comme la mère d'Emily, elle mourrait sans jamais connaître la vérité. Le fait de ne pas savoir serait presque pire que la perte elle-même. ( p 252)

Elle sentit comme une caresse froide sur son visage et frissonna. Il devait y avoir un courant d'air. En fait, elle l'entendait. C'était comme un murmure qui parcourait la maison tout entière, comme si celle-ci respirait. (p 90)

Dans ma mémoire, le tout début de ce dernier été reste teinté d'une mélancolie rétrospective, sans doute parce que je sais ce qui était sur le point de se produire.

En fin de compte, ce sont les livres qui m'ont sauvée.