Sambre, tome 8 : Celle que mes yeux ne voient pas...

Dans le Paris de 1862, Judith, prostituée de son état malgré son jeune age va commencer à grimper les échelons sociaux grâce à quelques clients fortunés. de son côté Bernard-marie souffre de sa solitude et se met à rêver de monter à la capitale pour étancher sa soif de photographie et de théâtre.

Je pensais que la rencontre entre les deux enfants de Julie serait pour ce tome, mais il n'en ait rien. Il faudra donc attendre le suivant! On voit plutôt Bernard-Marie en proie aux révoltes de son âge, il s'affranchit petit à petit de l'autorité de sa tante mais pourra-t-il pour autant détourner le sombre destin des Sambre?
Si Bernard-marie a un côté mélancolique et rêveur, Judith quant à elle est toujours aussi ambitieuse et ne recule devant rien pour obtenir plus. Des enfants qui peinent à nous faire ressentir autant d'empathie que leurs ancêtres.
Les dessins sont toujours un très bel atout de cette bande dessinée, dont les tons sépias et rouges font la touche personnelle.

Je découvre Yslaire... et j'ai très envie d'en voir plus ! Ce 8ème volet est très bien "ficelé" entre rêve et réalité, mêlant art de la photo et atavisme familial. Les images ( à double sens) méritent de prendre le temps de les décoder. Je suis, en général, peu sensible à la BD, et j'ai peut-être grandement tort !

Impossible de faire l'impasse: commencer Sambre, c'est comme avoir 4 ans et attendre le prochain Noël, des étoiles dans les yeux.

Quelle généalogie et quelle famille (voir l'arbre à la fin du tome) : les Sambre ! le coup de crayon est toujours aussi beau. Dans un univers voué à l'entomologie se cachent des secrets de famille entretenus, mensonges et manipulations. le dernier mâle s'épanouit et développe ses talents de naturaliste tandis que Julie à des lieues de là vit une aventure tout à fait différente...

La sortie fut un peu plus rapprochée cette fois mais encore trop espacée pour que je me rappelle bien des détails des tomes précédents... Comme dans le tome précédent, je suis beaucoup moins happée par l'histoire de Bernard-Marie et Judith que par celle de leurs parents. En plus, on sent clairement le tome de transition ici. Un flashforward ouvre le tome comme une prophétie de ce qui devrait arriver dans le prochain et dernier tome de cet arc. du coup, on est dans l'attente de voir les éléments se mettre en place. On suit les études sur les insectes de Bernard-Marie avec un doux sourire. Il fait vraiment peine à voir dans cet environnement ultra contrôlé et renfermé. Sa recherche d'évasion est d'autant plus poignante que ce soit avec son études sur la migrations de certains insectes ou sa nouvelle passion pour la photographie. C'est cependant un joli portrait de l'évolution d'une époque. A Paris, sa soeur poursuit son parcours interlope dans les bordels, place à la cocotte qui monte sur scène et se fait entretenir par un riche bourgeois. C'est assez cliché et pourtant c'est dans le ton pour l'époque que l'auteur veut dépeindre. L'histoire reste donc dramatique à souhait. Petit à petit, tout se met en place : la "carrière" de Judith, la montée à Paris de Bernard-Marie. J'attends maintenant le drame final.
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