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Critique de Anarya


Anarya
19 septembre 2017
Les années 1990, ce sont celles où le grand public « découvre » l'épidémie du SIDA, où des associations comme Act'Up voient le jour pour alerter et lutter contre la maladie. C'est dans ce contexte que les personnages imaginés par Cathy Ytak évoluent, entre l'insouciance relative de leur jeunesse et les événements qui vont peu à peu s'immiscer dans leur amitié. C'est principalement Marie-Ange que l'on suit dans le roman, cette jeune fille au prénom poussiéreux et légèrement pompeux, à l'image de ses parents, couple engoncé dans des valeurs familiales rétrogrades où seul le mot « déchéance » rime avec France. On la découvre en ado peu sûre d'elle, cachée dans des pulls informes et puis Marie-Ange devient Mary qui, au contact de Sami et Joos, du monde autour d'elle, se fait plus affirmée, plus engagée. Une évolution non sans peine qui se bâtit en même temps que son regard sur son propre corps, sa sexualité et celle des autres se transforme. Puis vient le temps du combat, de celui pour la reconnaissance, le respect, l'acceptation, l'amour et la vie.

D'un trait de fusain, un titre qui évoque la délicatesse, un art dont Cathy Ytak est maîtresse. Et si elle démontre encore une fois toute sa sensibilité à travers ses personnages profondément humains, tout en failles et en espoirs, c'est aussi la brutalité des émotions, leur force, entre rage de vivre, rage de vaincre et rage d'aimer, qui en font un roman d'une puissance émotionnelle rare ! On s'immerge complètement dans l'époque (même si Bob et Jean-Michel n'étaient que des petiots dans les années 90), on se laisse entraîner par le tourbillon de sentiments et de sensations éprouvées par les personnages. Car au-delà du témoignage d'une époque, D'un trait de fusain c'est aussi une histoire d'amitié, d'amour, de sexualité (d'ailleurs, merci Cathy de parler de masturbation féminine, et d'écrire le mot clitoris sans le faire passer pour un « gros mot » ou d'avoir l'air de t'excuser de l'écrire).

Un roman qui secoue, qui rappelle aussi l'importance des rapports protégés, que la maladie est toujours bien présente, même si on a l'impression qu'on en parle plus, qu'il faut continuer à se battre, à s'engager, à s'aimer, à vivre.
Merci Cathy pour cette fureur de vivre ! ❤
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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