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Critique de PostTenebrasLire


Il y a beaucoup de livres tristes. Certains mélangent humour et drames, certains ne sont que dramatiques, d'autres démonstratifs. Ce roman est d'une tristesse pudique et alterne des souvenirs qui pèsent à juste raison sur le narrateur et d'autres moments purement contemplatifs.

Mais ce qui m'a marqué le plus dans ce roman c'est la solitude du narrateur...

Le narrateur est issu de la région du Tokohu.
Sa famille a toujours dû lutter contre la pauvreté. Lui même a toujours travaillé durement, pour des métiers peu qualifiés, dans des postes temporaires loin de chez lui. Il fait partie d'une population n'ayant que très peu bénéficié du miracle économique japonais, mais à la merci des crises.
Sa vie est précaire, mais surtout solitaire. Sa précarité ne lui a pas permis de constituer un cercle d'amis pour le soutenir. Pudeur oblige, le narrateur ne l'évoque pas directement. C'est l'absence d'amis dans tout le récit qui laisse cet indice poignant.

Il n'a jamais pu voir grandir ses enfants. Il raconte par exemple avoir découvert à la mort de son fils que celui-ci lui ressemblait. Son fils est pour lui un parfait inconnu. Il n'avait même pas de photo.
La description de la mort de son fils est le moment les plus fort du roman. Un passage en creux : A-t'il parlé avec sa femme en se rendant chez son fils il ne s'en souvient pas. Il se souvient de la pluie.

Alternant avec les souvenirs, le roman capture des dialogues entendus par le narrateur. Il n'est que spectateur d'une vie "normale". Sans rechercher une vie par procuration, il écoute, il reçoit. Mais les dialogues ne sont pas de son monde et glissent sur lui comme la pluie. Il est purement et simplement invisible pour ceux qui traversent le parc.

Il y a en fait plusieurs formes d'invisibilité

Une institutionnelle et organisée
Cachons ces SDF pendant la visite de l'Empereur (incroyable moment où deux mondes ne peuvent se croiser)
Cachons ces inutiles dans un parc

Une sociale :
Les hors système sont clairement invisibles pour tous
Parlons librement entre amies dans ce parc...de toute façon, il n'y a personne à proximité non ?

C'est donc un roman triste sur la solitude d'un homme qui ne pouvant sortir de la pauvreté est resté toute sa vie un étranger à son pays, et à sa propre famille.
Le tsunami du 11 mars 2011 (il y a cinq ans !) celle également son avenir. Point de retour possible vers ce qui reste de ses proches.

Autres avis
Je suis quelques blogs qui parlent du Japon ou de littérature et même des deux en même temps.
Voici quelques avis qui m'ont poussé à lire ce roman :
http://dozodomo.com/bento/2016/02/27/critique-sortie-parc-gare-ueno/
http://bookmaniac.fr/2015/12/21/sortie-parc-gare-dueno-de-yu-miri/
https://comaujapon.wordpress.com/2015/11/20/sortie-parc-gare-ueno/
http://lirelejapon.blog.lemonde.fr/2015/11/16/sortie-parc-gare-dueno-yu-miri-regard-dun-sdf-invisible

Lien : http://travels-notes.blogspo..
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