La langue française est truffée de sexisme. Elle porte en elle l’héritage d’une histoire marquée par la domination des hommes. Elle a été sculptée, structurée, modelée, réglementée par les hommes au travers des époques où les femmes étaient tenues à l’écart de la littérature, des institutions linguistiques et de l’espace public
À vous de vous approprier ces connaissances, de faire vôtres nos colères, de vous attaquer à votre tour à l’injustice en refusant de participer au sexisme linguistique. À vous d’accorder vos paroles à la mélodie de vos valeurs.
Notons que l’approche du droit suppose que toute avance à caractère sexuel par un homme envers une femme est voulue par celle-ci, à moins de preuve contraire
Tant les masculinistes que les néolibéraux qui nous gouvernent traitent les indicateurs statistiques comme des données neutres dans la mesure où les deux groupes en présence (ici les hommes et les femmes) seraient dans une position sociale symétrique où tantôt un groupe, tantôt l’autre aurait un avantage ou un désavantage.
Penser en termes de rapport social implique de prendre en considération au moins quatre éléments : la construction sociale, l’existence d’un conflit, les positions asymétriques des parties et une base matérielle
Au réductionnisme universaliste qu’il y a souvent derrière l’égalitarisme (la tendance à tout réduire à du « un » et à homogénéiser), le féminisme doit opposer un pluriversalisme qui rende possible diverses façons d’être au monde sans que cette diversité ne soit source d’inégalité.
la frigidité supposée des femmes ne fait jamais uniquement référence au fonctionnement anatomique de leurs organes sexuels, mais bien surtout à une conception de leurs rôles sexuels et sociaux
Personne d’autre que la personne concernée par la grossesse ne devrait intervenir dans le choix d’avoir recours à un avortement ou non
Le meurtre d’une femme par son conjoint est presque toujours contextualisé comme un fait divers – un événement par définition banal, sans conséquences, anodin
Cette requalification sert deux fonctions. D’une part, elle nous déresponsabilise en tant que société : si la violence machiste est un emportement imprévisible, notre échec flagrant à la prévenir est excusable. D’autre part, cela nous rassure en nous distanciant du problème. Les agresseurs sont des monstres, des prédateurs sexuels, des hommes bizarres, maniaques, fous : tout le contraire de nos pères, frères, amis, patrons, voisins (et du lecteur lui-même !). Si la violence était le résultat d’une socialisation sexiste à laquelle personne n’échappe, ce serait bien plus inquiétant