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Critique de MAPATOU




Ce livre est le premier publié en France de la romancière ,essayiste et professeure de littérature Kate Zambreno.

La narratrice, écrivaine, doit remettre à son éditeur le manuscrit de son prochain livre. Or, elle n' en a pas encore écrit la moindre ligne.

Syndrome de la page blanche, torpeur de l'été new yorkais, procrastination ? Un peu tout cela à la fois. Alors elle écrit des notes, des réflexions notamment sur des artistes qu'elle affectionne particulièrement (Rilke, Kafka, Dürer) et leur rapport à la création.

Elle envoie des courriels à ses amies autrices, espérant trouver dans ces échanges un peu de motivation.

Quand la jeune femme apprend qu'elle est enceinte, ses angoisses ne font qu'empirer. La maternité sera-t-elle un frein à sa création ? Où trouvera-t-elle le temps de tout assumer ?

J'étais un peu déconcertée au début par la construction de ce roman qui se lit plutôt comme un journal intime où il ne se passe pas grand chose.

« Journée d'hier à errer dans l'appartement vêtue de ma robe de batiste sans manches, tel le fantôme de ma grand-mère dans sa cuisine étouffante, avec mon ventre énorme. Impression d'être coincée dans un tableau de Vermeer. »

Cependant, la réflexion sur le processus de création m'a fortement intéressée. En effet, lorsqu'on admire une oeuvre, il est assez rare de nous interroger sur les doutes, les tourments ressentis par son auteur.

« On craint tellement de choses en tant qu'artiste et écrivaine quand on devient mère, j'écris à Sofia. Je me demande dans quelle mesure j'ai pu intérioriser tout ça. Ma pensée et mon écriture paraissaient plus sensibles et intenses que jamais avant la grossesse, et la grossesse n'a fait que tout magnifier. Malgré la lenteur et la lourdeur, je ressens une véritable force et lucidité. Je crois que je suis contente que ceci soit arrivé. Cette décréation. Cette récriture complète du moi. »

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