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Critique de Apoapo


L'objet de cet essai est triple : le psychisme – qui s'oppose au fonctionnement du cerveau avec ses mécanismes cognitifs – la souffrance psychique – qui s'oppose à la douleur physique-organique – et enfin la parole – à la fois conçue comme origine du premier et comme seul moyen de soulager la seconde. le principe régissant le psychisme, c'est une dialectique tripartite constante entre le réel, le symbolique (lieu des affects) et l'imaginaire. le psychisme se développe au contact de la parole de l'autre, dès l'accession au langage de l'enfant, et en est continuellement métamorphosé : c'est cette parole qui nous rend humain en nous fournissant le sens de ce qui nous entoure ainsi que notre identité individuelle et unique. La souffrance psychique, qui n'est pas une maladie mentale, naît d'un manque ou d'une perte d'objet ; elle ne peut être soulagée que par la parole, prodiguée dans le cadre d'une relation intersubjective qualifiée par le très spécifique concept « d'aide » appartenant à la sphère du « donner ». La parole permet le changement par une nouvelle verbalisation relative à la représentation de soi-même et des autres (notamment par un investissement sur des objets autres que celui du manque ou de la perte). Il s'ensuit une valeur tout à fait centrale de la parole, entendue dans un sens spécifique et clairement distinct du langage et de la langue. Or, le volet thérapeutique de l'essai, qui est présent bien qu'il ne constitue pas l'essentiel de l'exposé, constate une perte de la parole, non sans relation avec la remise en cause de la psychanalyse, attaquée à la fois par les neurosciences qui s'en prennent au psychisme lui-même, et par la psychiatrie qui prétend soigner la souffrance psychique de manière analogue à la douleur physique. Les conséquences de cette parole perdue sont très rapidement énoncées.
Dans l'ensemble, l'exposé est très abordable, même parfois au prix de certaines répétitions : le souci de la divulgation est beaucoup plus présent ici que dans les autres essais de Zarifian que j'ai lus jusqu'à présent. le plan, qui place la souffrance d'emblée, est un peu surprenant et contribue sans doute à accroître les répétitions.
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