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Critique de Pancrace


« On ne peut pas exister dans ses propres yeux »

Afin de célébrer un écrivain de polar renommé, quelle meilleure idée que d'organiser des journées d'études tous les trois ans sur l'ile imaginaire de Mirhalay, face à l'ile Barra aux Hébrides ou justement Galwin Donnell a disparu sans livrer le dernier chapitre de son ultime roman ?
Pour cette session, Emilie qui prépare une thèse sur le personnage en sera le bras armé accompagnée d'universitaires et de gens de lettres distingués.

Avec les mots ciblés d'Alice Zeniter, ce « pitch » succinct se pare de toute la finesse des tempéraments et des humeurs des protagonistes. S'enfle de leurs attentes et de leurs prémonitions. S'enrichit de la beauté sauvage de cette ile de rochers battues par les vents.
L'écrivain-squelette s'avère être un individu solitaire, mal-léché, aigri. S'est-il suicidé ?
Le petit ami décalé d'Emilie, Franck venu lui déclarer son amour pour la vie et son envie d'enfant sera le gugusse de ce cirque guindé. Sera-t-il déçu à jamais ?
Jock, le gardien, fils de la gardienne et du gardien de cette ile qu'il n'a jamais quitté ou si peu, exaspéré par le comportement des spécialistes de l'écrivain et de l'écrivain lui-même, va-t-il résister à ses démons ?

Comme un ressac malicieux Alice Zeniter se sert à merveille de cette ambiance de bout du monde pour frapper aussi fort que l'océan aux flancs des falaises par des digressions sur la sexualité, l'amour, la morale, la solitude et la mort.

Ce roman insolite m'a capté tout autant qu'il m'a agacé, je n'ai pas toujours réussi à me focaliser sur l'intrigue qui m'apparait trop dépendante de ces fameuses digressions, un peu comme un exercice de style, déroutant mon intérêt pour une aventure somme toute assez convenue.

« Il ne restait aucune trace du bateau, rien que les vagues et les rochers, mais selon le gardien, c'était ce rien, justement, qu'il fallait contempler, ce potentiel qu'avait la mer à se refermer sur son histoire, à paraitre toujours neuve malgré ses millénaires d'accidents et de traumatismes. La beauté d'un corps totalement dépourvu de cicatrices. »

Une fois la dernière page refermée, me restera-t-il une trace de ce roman ou justement ce « rien » qu'il fallait contempler ?


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