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EAN : 9782081363090
288 pages
Flammarion (19/08/2015)
3.21/5   578 notes
Résumé :
Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu’elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l’écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l’y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu.
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Critiques, Analyses et Avis (141) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 578 notes
Le cadre : Mirhalay une petite ile perdue des Hébrides

Les circonstances : le pèlerinage d'un panel d'intellectuels fétichistes, passionnés par la vie et l'oeuvre d'un maitre incontesté du polar : Galwin Donnell, disparu mystérieusement alors qu'il vivait en reclus sur l'île.

Les personnages : hormis le grand absent qui constitue le pivot de l'intrigue, Emilie, qui prépare une thèse sur les femmes dans l'oeuvre de Donnell, et son compagnon, Franck.

L'intrus dans l'histoire c'est bien lui, Franck, le seul qui ne succombe pas au charme de l'écrivain et ne participe pas à la grand-messe célébrée en sa mémoire, paré d'une aura magnifiée par sa disparition . Franck qui finalement en apprendra beaucoup plus sur la fin tragique de l'auteur par le gardien de l'île, à l'écart des élucubrations des élites universitaires, sur fond de confidences arrosées à l'alcool de céréales maltées. C'est aussi une mise à l'épreuve des sentiments qu'Emilie éprouve pour lui, l'infirmier (elle le déclare docteur!), assez dépressif, avec qui elle partage sa vie depuis huit ans, sur les bases d'un équilibre précaire, et que le voyage pourrait bien mettre à mal. C'est un peu comme si un tableau que l'on est habitué à contempler, apparaissait très différent sous une autre lumière, révélant des reliefs insoupçonnés.

Le lecteur est ainsi sollicité à plus d'un titre

•L'énigme autour de la disparition de Donnell
•L'avenir du jeune couple
•l'oeuvre du fameux auteur de polar, et la lecture qui en est faite, argumentée à coup d'articles issus de wikipédia, de coupures de journaux, d'extraits de critiques, magnifiquement imités! Combien de lecteurs, et j'en fais partie, ne manqueront pas d'ajouter les romans de Donnell à leur PAL?

C'est d'autant plus remarquable que le roman est court, au vu des entrées multiples qu'il propose

Alice Zeniter pointe avec finesse les travers des érudits (« Intellectuel n'est pas toujours synonyme d'intelligent » affirme alexandra David-Néel), sans omettre la question centrale et incontournable en littérature : repérer dans l'oeuvre écrite, fut-elle de la pure fiction, l'empreinte en filigrane de la biographie de l'écrivain.

C'est un excellent roman, l'auteur pratique avec brio le mélange des genres, le pastiche et l'intrigue amoureuse, le polar et la bluette, dans un style parfait.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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« On ne peut pas exister dans ses propres yeux »

Afin de célébrer un écrivain de polar renommé, quelle meilleure idée que d'organiser des journées d'études tous les trois ans sur l'ile imaginaire de Mirhalay, face à l'ile Barra aux Hébrides ou justement Galwin Donnell a disparu sans livrer le dernier chapitre de son ultime roman ?
Pour cette session, Emilie qui prépare une thèse sur le personnage en sera le bras armé accompagnée d'universitaires et de gens de lettres distingués.

Avec les mots ciblés d'Alice Zeniter, ce « pitch » succinct se pare de toute la finesse des tempéraments et des humeurs des protagonistes. S'enfle de leurs attentes et de leurs prémonitions. S'enrichit de la beauté sauvage de cette ile de rochers battues par les vents.
L'écrivain-squelette s'avère être un individu solitaire, mal-léché, aigri. S'est-il suicidé ?
Le petit ami décalé d'Emilie, Franck venu lui déclarer son amour pour la vie et son envie d'enfant sera le gugusse de ce cirque guindé. Sera-t-il déçu à jamais ?
Jock, le gardien, fils de la gardienne et du gardien de cette ile qu'il n'a jamais quitté ou si peu, exaspéré par le comportement des spécialistes de l'écrivain et de l'écrivain lui-même, va-t-il résister à ses démons ?

Comme un ressac malicieux Alice Zeniter se sert à merveille de cette ambiance de bout du monde pour frapper aussi fort que l'océan aux flancs des falaises par des digressions sur la sexualité, l'amour, la morale, la solitude et la mort.

Ce roman insolite m'a capté tout autant qu'il m'a agacé, je n'ai pas toujours réussi à me focaliser sur l'intrigue qui m'apparait trop dépendante de ces fameuses digressions, un peu comme un exercice de style, déroutant mon intérêt pour une aventure somme toute assez convenue.

« Il ne restait aucune trace du bateau, rien que les vagues et les rochers, mais selon le gardien, c'était ce rien, justement, qu'il fallait contempler, ce potentiel qu'avait la mer à se refermer sur son histoire, à paraitre toujours neuve malgré ses millénaires d'accidents et de traumatismes. La beauté d'un corps totalement dépourvu de cicatrices. »

Une fois la dernière page refermée, me restera-t-il une trace de ce roman ou justement ce « rien » qu'il fallait contempler ?


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Une facétie, celle à laquelle nous invite Alice Zeniter, dans ce roman subtil qui a pour cadre une île mystérieuse des Hébrides lors d'un colloque réunissant tous les spécialistes du grand écrivain Galwin Donnell.
Cet auteur est fictif, comme l'est l'intrigue principale de ce roman. L'auteur nous entraîne dans les rapports sociaux avec les universitaires entre-eux et avec Franck, infirmier qui suit sa petite amie Émilie dans ce colloque, dans une ambiance mystérieuse digne de Daphné du Maurier. Mais, le sujet et l'intérêt principal du livre, c'est l'amour entre Franck et Émilie, et le délitement de celui-ci. D'une écriture fine et ciselée, Alice Zeniter nous embarque avec elle, et on ne s'en lasse pas...

Lu en septembre 2017.
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Alice Zeniter nous invite sur l'île de Mirhalay au large de l'écosse. C'est ici que vécut Galwin Donnell, maître incontesté du polar, qui a disparu mystérieusement. Cette île n'abrite aucun habitant à part un vieux gardien taciturne et une poignée de spécialistes et universitaires qui débarquent tous les trois ans lors du colloque organisé autour de l'oeuvre de Donnell. Cet été-là, c'est Emilie qui est chargée d'organiser ce rassemblement. Elle attend également la venue de son fiancé, Frank. Mais sur cette île coupée du monde, rien ne va se passer comme prévu.
Après « Sombre dimanche » que j'avais beaucoup aimé, j'étais impatiente de découvrir le nouvel opus d'Alice Zeniter. Mais, j'ai cette fois-ci un avis mitigé. Certes ce roman est agréable à lire grâce à l'écriture fluide de l'auteure, mais j'ai trouvé les personnages ternes et l'intrigue est finalement sans surprise.
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Quel est le moment précis où tout bascule, où une histoire d'amour prend fin ?
C'est ce que nous conte Alice Zeniter dans ce roman, très inventif, très bien écrit mais incroyablement ennuyeux. Mou plutôt. C'est terrible d'écrire ça, alors que l'histoire m'a beaucoup plu : j'ai aimé l'alternance des chapitres concernant le couple d'amoureux Franck et Emilie et ceux consacrés au très mythique écrivain Galwinn Donnell. Un écrivain si bien décrit que j'ai bien cru qu'il avait vraiment existé. Une prouesse de la part d'Alice Zeniter : rassembler tant de détails sur un personnage (extraits de romans, citations de l'auteur, interviews…) !
Il y a encore cette ironie mordante concernant les rencontres littéraires avec le gratin des universitaires ne manquant jamais d'éblouir leur auditoire avec leurs multiples interprétations de l'Oeuvre de Donnell.
Et ce personnage lugubre de gardien de l'île, si bizarre, si mutique, qui renforce le décor (déjà bien cadré Hauts de Hurlevent) avec un soupçon de mystère et de fantomatique.
Alors quoi ? Pourquoi la magie n'a-t-elle pas opéré ? Pourquoi ce manque d'enthousiasme ? le rythme peut-être… le découpage des chapitres… Les personnalités du couple…
Je ne sais pas trop expliquer ce sentiment de mollesse ressenti à la lecture, comme si j'essayais de couper un superbe gâteau et que sous l'effet de la lame, les belles parts appétissantes n'étaient plus que brisures.
Je me sens frustrée de n'avoir pas su goûter cette recette.


Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage.
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critiques presse (1)
Telerama
21 octobre 2015
Juste avant l'oubli est bien écrit, intelligent, avec un joli sens du suspense et de la chute, et du mariage des genres à la Houellebecq.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (163) Voir plus Ajouter une citation
Ne plus faire qu'un avec l'autre, c'est un mythe. L'amour ce n'est pas la fusion, la dissolution d'une âme dans une autre ou je ne sais quoi. C'est simplement un moyen de tromper nos solitudes. On demande à quelqu'un d'être le témoin de notre vie et on accepte en échange d'être le témoin de la sienne. C'est comme les enfants qui font de la balançoire et qui appellent la maman pour regarder. La balançoire c'est toujours plus drôle quand quelqu'un voit à quel point on monte haut. Peut être même que ce n'est drôle "que" si quelqu'un nous regarde nous amuser. La vie, c'est pareil.
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Franck voulait un enfant avec Emilie. Il voulait désesperément un enfant. Parfois, il pensait à voler une poussette. Il se savait rare parmi ses amis ou collègues du même âge. Les autres avaient plutôt des crises d'indépendance, se mettaient à tromper leur fiancées à tour de bras, les abandonnaient tout à coup après dix ans de vie commune, fuyaient quelques semaines avant l'accouchement.
Mais Franck trouvait que ces agissements - dont les femmes diraient ensuite, dans une généralisation glaçante, qu'ils prouvaient que les hommes "étaient tous les mêmes" - venaient du fait que ses collègues surestimaient beaucoup leur propre sauvagerie. Ils se voyaient comme des lions en cage, même les plus doux, les plus mièvres, les plus dénués de rugissements. Ils s'imaginaient un appétit sexuel immense qu'une seule femme ne pourrait jamais contenter, même ceux qui bandaient mal, qui draguaient peu ou qui préféraient le football à la baise. Ils se croyaient trop indépendants pour les compromis de la vie à deux, eux qui laissaient par ailleurs la société dicter leurs choix de vie et s'y adaptaient parfaitement.
"Les gars, aurait voulu leur dire Franck, je ne sais pas où vous avez pioché que vous êtes d'indomptables loups des steppes, mais si vous vous calmiez un peu, vous verriez bien vite qu'il n'y a rien en vous d'incompatible avec le couple. " Il ne le disait pas car il savait que cela vexerait ses collègues. Ils voulaient être d'indomptables loups des steppes, c'était dans la vie leur grande faiblesse.

Page 24, J'ai Lu, 2016
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Elle comptait les vergetures et les plissements qui commençaient à parcourir son corps, a le redessiner, à le découper en territoires étrangers. Et elle pensait qu'elle arrivait à un âge où son corps la lâcherait petit à petit et que la société ne lui pardonnerait que si elle avait un certain nombre de grossesses et d'allaitements pour l'expliquer. Parce que la mère était sacrée, d'une manière ou d'une autre. Mais qui pardonnait aux thésardes de trente-cinq ans les rides presque fantomatiques que révélait leur décolleté lorsqu'elles mettaient une robe d'été pour boire des apéritifs en terrasse ? Personne.

Page 16, J'ai Lu, 2016.
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Le soir du concert, les bousculades du public avaient finalement joué en faveur de Franck, le rapprochant d'Émilie jusqu'à ce que, la bière devenant plus forte que la peur, il trouvât le courage d'abord de danser avec elle, puis de l'embrasser. Il gardait en mémoire l'enchaînement parfait de tous leurs mouvements jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent, qu'il fasse glisser une main le long de son dos et que la course du monde se trouve presque suspendue par la beauté terriblement simple de ce baiser.

Page 50, J'ai Lu, 2016.
Commenter  J’apprécie          160
Elle comptait les vergetures et les plissements qui commençaient à parcourir son corps, à le redessiner, à le découper en territoires étrangers. Et elle pensais qu'elle arrivait à un âge où son physique la lâcherait petit à petit et que la société ne lui pardonnerait que si elle avait un certain nombre de grossesses et d'allaitements pour l'expliquer. Parce que la mère est sacrée, d'une manière ou d'une autre. Mais qui pardonnait aux thésardes de trente-cinq ans les rides presque fantomatiques que révélait leur décolleté lorsqu'elles mettaient une robe d'été pour boire des apéritifs en terrasse? Personne. Ni les hommes qui ne supportaient pas de constater l'obsolescence de leurs compagnes - à la fois terrifiés de réaliser que leur instinct de protection n'était d'aucune utilité face à la vieillesse et dégoûtés de voir le corps aimé devenir maison de sorcières -, ni les adolescentes que leur peau parfaite rendait cruelles et qui refusaient de se conforter à ce qu'elles seraient dans vingt ans.
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