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Critique de Sachenka


Il s'agit du deuxième tome de la trilogie Replay. On comprend pourquoi elle s'appelle ainsi : l'histoire commence en 1997 avec sensiblement les mêmes cases, avec cette partie de cartes que se disputent quatre joueurs dans une arrière-boutique aux allures suspectes. On suppose que beaucoup d'argent est en jeu. Puis l'un des joueurs nous ramène quelques années en arrière.

Après s'être débarrassé d'un cadavre encombrant, Don Walden a pris son pognon et a quitté sa ville natale, un trou perdu, puis s'est porté volontaire pour travailler sur un paquebot. Dans tous les cas, on le retrouve dans un port. de là, il a parcouru le monde, fait des rencontres enrichissantes. Pendant ces années où il a erré partout, il a continué à envoyer des lettres à son ami d'enfance, son meilleur ami, son seul ami. Chuby était son partenaire mais, froussard et pantouflard, il a préféré resté en arrière. Don entretient cette amitié, c'est probablement le seul lien qui le rattache à quelque chose (même la jolie Dorry n'a pas su le retenir). Ça et le jeu. Partout où il va, il doit jouer. Et cela, jusqu'en 1996, date à laquelle s'achève le plein… et le vide.

Cette histoire est intrigante. Jorge Zentner l'a bien développée. Elle est centrée sur Don Walden mais Chuby n'est jamais bien loin. C'est un souvenir, un point de repère. Et, quand on le voit, on ne sait jamais s'il s'agit du vrai Chuby ou seulement un pigment de l'imagination de Don. Dans tous les cas, l'histoire de cette amitié qui transcende l'espace etle temps est touchante. D'autant plus que Don semble très distant, loin de ses émotions. le voir penser à son ami d'enfance, lui écrire, ça le rend plus humain. Et ça apporte une dimension tangible à son existence sans but. Moi, j'en ressentais une vague nostalgie.

Évidemment, cette bande dessinée ne serait pas la même sans la touche de David Sala, qui l'a superbement illustrée. Oui, ce tome est sombre en général, mais moins que le précédent. C'est que, à plusieurs moments, l'histoire se prête davantage aux couleurs éclatantes (par exemple, l'intérieur d'un magasin de jouets, des aires de jeu, un hippodrome, la manoir d'un riche mécène, les casinos des Las Vegas avec leurs néons, etc.) Mais, personnellement, là où je suis toujours ébahi, c'est quand il nous montre l'autre visage de l'Amérique. Celui des bars mal éclairés, des quartiers pauvres, des routes désertiques. Une vision qui donne le frisson mais qui est tout de même spectaculaire.
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