La Mama de la rue Rivoli me pousse légèrement en entrant dans mon bureau. Je l'écoute se plaindre qu'elle ne reçoit pas assez d'allocs, lui fait comprendre pour la énième fois que depuis qu'elle n'a plus ses enfants à charge, elle ne peut plus recevoir autant qu'avant... que peut-être un emploi à mi-temps pourrait suffire... et comme d'habitude, fâchée, elle repart. Je vais accueillir la personne suivante, espérant au fond de moi qu'il s'agira de la belle demoiselle en détresse. Lorsque j'ouvre la porte, je la vois se lever et quelque chose en moi s'allume. Je le sens, sans pouvoir encore bien l'exprimer...j'ai déjà ressenti ça. Mais quand?
Je l'installe sur la chaise, elle renifle, tentant de retenir ses larmes, par fierté. Elle n'ose même pas enlever ses lunettes. Elle a juste le courage d'ôter son mouchoir de son visage pour me dire merci, lorsqu'elle s'assoit. Mais je suis derrière elle et ne peut la voir. Je fais le tour du bureau et m'installe face à elle, alors qu'elle fouille frénétiquement dans son sac à main :
- Alors? Que puis-je faire pour vous... Madame? Mademoiselle?
- Mademoiselle, dit-elle simplement derrière son mouchoir.
Deuxième allumage en moi... et ça me revient.
La première fois que j'ai fait une vente de shit grâce à laquelle j'ai pu m'acheter un scooter : le premier pas vers la vente en gros.
Et à cet instant, je le sens, je le sais.... et ce sera plus fort que moi : je vais profiter d'elle.
A cet instant, je retrouve enfin le regard de cette belle adolescente que j'étais il n'y a encore pas si longtemps. ce regard qui dit : je veux que tu me baises.
[Catherine]
Et à cet instant, je le sens, je le sais ... et ce sera plus fort que moi : je vais profiter d'elle.
[Tom]