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Critique de motspourmots


Il arrive que vous ouvriez un livre, certes précédé d'une rumeur flatteuse mais qu'il vous surprenne dès les premiers mots. Sans trop savoir à quoi cela tient. Un ton, un angle, un léger décalage, une mélodie... un peu de tout ça en fait. C'est un premier roman, et vous avez beau en avoir lu un certain nombre, quand vous sentez que votre rythme s'apaise, que votre attention se focalise, que vous vous laissez porter par le texte, il y a toujours un petit pincement de plaisir. Pas si fréquent en fait. Alors bien sûr, ce roman n'est pas parfait, il y a d'ailleurs un moment, dans la deuxième moitié où vous vous êtes surprise à soupirer parce que trop d'atermoiements sur un sujet qui vous lasse, mais quand même. Cette musique. Cette écriture souvent empreinte de grâce. Ces mots qui sauvent de l'anéantissement. Qui fouillent au plus profond des émotions. Qui trouvent un incroyable écho. Lorsqu'il est question de secret, de ces choses que l'on tait aux autres et qui, de fait n'ont ainsi aucune existence tangible pour eux.

"Peut-être écrit-on pour dire qu'un jour, en plus de soi, quelqu'un, quelque chose était là. Souvent, ça n'y est plus et on y est encore".

La plume d'Anna Zerbib nous livre quelques mois d'une existence en équilibre, entre deux continents et deux absences. Dans un décor dépeint à petite touches, ce Montréal un peu ouateux, aux couleurs pâles, loin de ses attaches, de sa meilleure amie, et de ses souvenirs restés en France. Ceux de sa mère, récemment morte. Installée avec Samuel mais obsédée par Noah, rencontré par hasard et avec lequel elle entame une relation secrète. Et c'est cet état de flottement, ce passage incessant entre réel et irréel initié par le secret, que la romancière parvient à faire ressentir de façon très singulière. Très troublante pour qui l'a déjà expérimenté.

Il y a de très jolies choses dans ce roman, sur le pouvoir de l'écriture, son rôle de catalyseur d'émotions. Et l'on se surprend à se laisser envelopper par ces après-midi d'hiver en se disant que pour une fois, le printemps n'est peut-être pas nécessaire, qu'il peut prendre son temps et nous laisser là, entre ciel et terre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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