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Critique de Lamifranz


Certains romans (et certains auteurs) sont comme ces boîtes bien fermées dont on ne connaît pas le contenu. Avant de l'ouvrir, on ne sait pas ce qui vous attend. Michel Zévaco, lui, on sait a priori ce qu'il nous réserve, de l'action en veux-tu en voilà, un style à l'emporte-pièce, une grande générosité, des gentils très gentils, des méchants très méchants, des nobles sans noblesse, des manants plus nobles que le roi… Oui tout ça, on le sait, on l'attend. Mais sous quelle forme, dans quel ordre, on connaît la recette, mais on ne sait pas comment il va nous la servir. Ce dont on est sûr, c'est qu'il va nous espanter (pour les gens du nord, c'est-à-dire au-dessus de Bordeaux, ça veut dire étonner, ébahir, sidérer, époustoufler, en mettre plein la vue, etc.), parce qu'il nous fait le coup à chaque fois, et chaque fois, il nous sert un menu qui tient au corps, pas forcément très raffiné, mais qui ne manque ni de piquant, ni de velouté…
Dans le genre, « Nostradamus » est un modèle. Comme d'habitude la petite histoire se mêle à la grande, et encore plus fort qu'Alexandre Dumas, Zévaco réinterprète complètement l'Histoire de France pour servir une intrigue échevelée où la vraisemblance historique n'est pas son problème majeur. On le sait, et on lui pardonne volontiers, sachant que le roman « de cape et d'épée » n'a pas vocation, au départ, d'être un « roman historique » mais un roman d'aventures placé dans un contexte historique, ce qui laisse une certaine latitude dans la rédaction du roman.
Nous sommes sous le règne de François 1er. Renaud de Nostredame et Marie de Croixmart s'aiment passionnément, mais il ne sait pas qu'elle la fille du prévôt qui a persécuté son père et condamné sa mère au bûcher. Il l'épouse, mais quand il apprend la vérité, il reprend la route et quitte Marie, en jurant de se venger. Les années passent. Les deux fils du roi François et Henri se battent pour les beaux yeux de Marie (pas seulement les yeux, d'ailleurs) et ne reculent devant aucune ignominie pour arriver à leurs fins. Marie est jetée dans un cachot où elle accouche d'un fils. Les deux princes en accusent la paternité chacun à l'autre, en réalité, il est le fils de Renaud. Celui-ci est devenu un sage, riche, puissant et bien en cour, sous le nom de Nostradamus. Sa vengeance peut démarrer… mais tout ne va pas aller dans le sens qu'il souhaite…
Ce n'est que le début de l'histoire. Les aventures de « Nostradamus » se poursuivent dans deux autres romans « Le Pré-aux-clercs » (1920) et « Fiorinda-la-Belle » (1920) où le héros principal est le fils de Nostradamus, le Royal de Beaurevers.
Lire Zévaco est une jubilation, dès lors qu'on a fait fi des vraisemblances historiques, et des exigences de la littérature dite classique. Dans ces périodes de troubles, d'inquiétudes, de maladies, de guerres, de sécheresses, d'inondations, de canicules et de perte de repères, Zévaco est un excellent remède pour combattre la morosité. A consommer sans modération !
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