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Critique de temps-de-livres


Viola et Sébastian sont envoyés en Bretagne après le décès de leur maman. Alors qu'ils auraient du y goûter le repos, ils trouvent un manoir vidé de ses domestiques, un oncle occupé par son travail, une famille minée par une santé fragile. Et quelle est cette présence qui semble plâner sur le manoir ? Pourquoi le docteur Vesper leur conseille de ne pas quitter la demeure ?

Si j'avais apprécié le Miroir aux Sortilèges, ce nouveau récit de N.M.Zimmermann est autrement plus angoissant. L'histoire se déroule en Bretagne, dans un XIX siècle qui n'est pas déterminé (la date sera précisée à la fin). Les deux points forts de ce roman, c'est l'ambiance et le quotidien. Apparemment, il ne se passe rien, mais des détails font céder la normalité au fantastique. Que ce soit les dialogues, les ombres, les « rêves », rien ne contribuera à la tranquillité ! Quant à l'ambiance, dès les premières lignes, le lecteur sentira une oppression permanente. Dans ce lieu bizarre, seule Viola semble normale. A douze ans, elle doit être l'aînée, prendre les bonnes décisions et veiller sur son frère. Un cadet trop calme, aux yeux verts trop intenses, qui pense avoir vu l'Ankou et les korrigans ! Pour les adultes, l'enfant a rêvé, pour Viola, elle essaye de trouver une base logique à tous ces évènements.
On l'aura compris, N.M.Zimmermann joue avec nos nerfs et ce, dès les premières lignes. Un voyage entre Savenay (Loire-Atlantique) et le manoir de Kerohan (Hanvec-Finistère) qui semble durer des heures, un manoir vide et poussiéreux, des pièces fermées, des secrets, le folklore breton. Tout est là pour nous faire frissonner et se sentir mal à l'aise. L'autrice retranscrit très bien ces sentiments et malgré le peu d'action, l'histoire se lit facilement, sans ennui. On est même plongé dans l'histoire.
Sur son blog, l'autrice montre les racines du récit. Si elle écrit avoir voulu faire un hommage à Shirley Jackson, j'y ai vu aussi une parenté avec La Chute de la Maison Usher. Si la plupart des évènements trouveront leur solution, tout n'est pas dit et le livre se referme sur une atmosphère, certes, apaisée, mais où le fantastique est encore imprégné.

Pour l'anecdote, j'ai du subir les attentes interminables dans la gare de Savenay. Que ce soit en tant qu'interne, étudiant, voire vacancier, les correspondances n'étaient pas au mieux. A une époque où Internet débutait, où le téléphone portable n'était qu'un projet, se retrouver coincé dans cette gare était un purgatoire. Un café souvent fermé, une gare froide, ses bancs, son distributeur automatique. On peut comprendre l'ennui des jumeaux et de la gouvernante.

Les Ombres de Kerohan est un récit fantastique. Entre folklore breton, gothique, voire ambiance de la firme Hammer (ancienne production britannique ayant réalisé plusieurs classiques cinématographiques), le lecteur se laissera prendre dans cette ambiance froide et humide. A lire pour frissonner au coin du feu.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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