AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.67/5 (sur 1373 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : San Francisco, Californie , le 14/12/1916
Mort(e) à : Bennington, Vermont , le 08/08/1965
Biographie :

Shirley Jackson est une romancière américaine spécialiste du récit fantastique et d'horreur.

Diplômée à la Brighton High School en 1934, puis à l'Université de Rochester, elle obtient son BA à l'Université de Syracuse en 1940.

Elle épouse la même année le critique littéraire Stanley Edgar Hyman (1919-1970). Le couple s'installe dans le Vermont et donne naissance à quatre enfants.

Cette vie familiale rangée et heureuse trouve un écho dans des publications autobiographiques tardives de Shirley Jackson.

En 1948 paraît "The Road Throught the Wall", un premier roman d'horreur, suivi d'une série de nouvelles plus tard réunies dans le recueil "La Loterie et autres histoires" (The Lottery and Other Stories, 1949). La nouvelle "La Loterie" a paru dans The New Yorker en 1947.

Son livre "Hantise: La Maison hantée" (The Haunting of Hill House, 1959) est tenu par Stephen King pour l'un des meilleurs romans fantastiques du XXe siècle. Il a obtenu le National Book Award en 1960 et a été adapté au cinéma.

"Nous avons toujours vécu au château" (We Have Always Lived in the Castle, 1962), sorte de roman gothique moderne, est un thriller qui a porté à son pinacle la notoriété de Shirley Jackson. Ce roman a connu une adaptation pour la scène.

En 1965, Shirley Jackson est décédée d'une crise cardiaque dans son sommeil à l'âge de 48 ans.

En 2016, la nouvelle "La loterie" est adaptée en bande dessinée par son petit-fils Miles Hyman (1962).
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Shirley Jackson   (17)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

The Haunting (1999) Theatrical Trailer

Podcasts (2) Voir tous


Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
Chez nous, on déplaçait rarement les choses ; l'agitation, le remue-ménage, cela n'a jamais eu tellement cours dans la famille Blackwood. On manipulait les petits objets de passage, les livres et les fleurs et les cuillers, mais sous nos pieds, il y avait toujours cette fondation robuste des possessions durables. On remettait toujours les choses à leur place. On époussetait, on balayait sous les tables et les lits et les tapis et les lampes et derrière les tableaux, mais on les laissait à l'endroit où elles se trouvaient ; sur la coiffeuse de ma mère, le nécessaire de toilette en écaille n'a jamais bougé, ne serait-ce que de quelques millimètres. Notre maison a toujours été habitée par des Blackwood qui veillaient à ce que leurs affaires restent en ordre ; dès qu'une nouvelle épouse Blackwood emménageait, on lui trouvait un endroit pour ses effets personnels, et notre maison s'est donc édifiée grâce à plusieurs strates d'objets appartenant à des Blackwood, qui l'ont lestée et lui ont permis de résister vaillamment au monde extérieur.
Commenter  J’apprécie          310
- C'est l'endroit idéal pour pique-niquer. Le déjeuner au bord de l'eau, sans oublier les œufs durs.
- La salade de poulet et le gâteau au chocolat, ajouta Théodora en riant.
- La limonade dans un thermos. Et le sel, pour le renverser.
Théodora roula voluptueusement sur elle-même.
- Tout ce qu'on raconte sur les fourmis est faux. Il n'y a pratiquement jamais de fourmis. Des vaches, sans doute, mais je ne me rappelle pas avoir jamais vu la moindre fourmi pendant un pique-nique.
- Par contre, est-ce qu'il n'y a pas toujours un taureau dans un pré ? Et quelqu'un qui dit : attention, on ne peut pas passer par ce pré-là, il y a un taureau ?
Commenter  J’apprécie          240
- Cela donne toujours un choc de toucher du marbre, dit-elle. Cela ne correspond jamais à ce à quoi on s'attend. Quand on voit une statue grandeur nature, elle ressemble assez à un être humain pour qu'on s'attende à toucher de la peau, j'imagine.
Commenter  J’apprécie          200
Avant de venir à table, j'avais bien vérifié ce que j'avais l'intention de dire. "L'amanite phalloïde", commençai-je en m'adressant à lui, "contient trois poisons différents. D'abord, il y a l'amanitine, le plus lent des trois mais aussi le plus puissant. Ensuite, la phalloïdine, à effet immédiat, et enfin la phalline, qui dissout les globules rouges, même si c'est le moins vénéneux. Les premiers symptômes n'apparaissent qu'entre sept et douze heures après l'ingestion, dans certains cas pas avant vingt-quatre heures, voire quarante. Les symptômes commencent par de violentes douleurs stomacales, des sueurs froides, des vomissements...
- Ecoute", fit Charles en reposant le morceau de poulet, "tu arrêtes ça tout de suite, tu m'entends ?"
Constance gloussait. "Oh, Merricat", fit-elle, un rire étouffé entrecoupant ses paroles, "quelle petite bécasse tu fais. Je lui ai montré, dit-elle à Charles, qu'il y avait des champignons près du ruisseau et dans les prés, et je lui ai appris à reconnaître ceux qui sont mortels. Oh, Merricat !
- La mort survient entre cinq et dix jours après l'ingestion, dis-je.
- "Je ne trouve pas ça drôle", fit Charles.
"Petite folle de Merricat", dit Constance.
Commenter  J’apprécie          180
Natalie était muette de terreur à l’idée de rester seule avec sa mère ; au moment où celle-ci ouvrait la bouche pour parler (peut-être afin de s’excuser avant de quitter la table ; peut-être redoutait-elle tout autant un tête-à-tête avec Natalie), Natalie se dépêcha de bredouiller : « J’ai plein de choses à faire  », s’éclipsa sans la moindre élégance par la porte-fenêtre derrière sa chaise et descendit les marches en pente douce qui conduisaient au jardin.
Le jardin n’était pas son endroit favori au monde ; elle aurait préféré, par exemple, être seule dans sa chambre avec la porte fermée, ou assise sur l’herbe au bord d’un ruisseau à minuit, ou, si on l’avait laissée complètement libre de choisir, debout, immobile, contre une colonne dans un temple grec ou à bord d’une charrette tombereau à Paris ou au sommet d’un gros rocher isolé dominant la mer, mais le jardin était plus proche, et son père était content de la voir se promener le matin parmi les roses.
« Votre âge ? demanda l’inspecteur ? Profession ? Sexe ? »
C’était une matinée splendide, et le jardin semblait se réjouir. L’herbe s’était épuisée pour déployer un tapis plus vert que d’ordinaire devant les pieds de Natalie, les roses étaient lourdes, odorantes et dignes d’être offertes à quantité d’amoureux, le ciel était bleu et serein, comme s’il n’avait jamais connu une larme. Natalie sourit en secret, raidissant les épaules sous son mince chemisier blanc, agréablement consciente d’elle-même depuis la ligne horizontale de ses épaules jusqu’à ses pieds loin au-dessous, de sorte que, adossée au mur solide, intangible, de l’air, elle était une chose menue, gracieuse, toute d’acier délicatement capitonné. Satisfaite, elle prit une profonde inspiration.
«  Allez-vous parler maintenant  ?  » insista l’inspecteur en haussant le ton, bien qu’il conservât sa voix dure, métallique, et parfaitement maîtrisée.
« Croyez-vous que vous pouvez, seule, vous opposer aux forces de police, au pouvoir et au poids d’une autorité dûment constituée, vous opposer à moi ? »
Un délicieux petit frisson parcourut l’échine de Natalie.
« Je suis peut-être en danger à chaque instant de ma vie, répondit-elle à l’inspecteur, mais je suis forte à l’intérieur.
–  C’est une réponse, ça ? rétorqua l’inspecteur. Et si je vous disais qu’on vous a vue ? »
Natalie leva fièrement son visage vers le ciel.
« La gouvernante, souffla l’inspecteur, dans un murmure sournois qui faisait l’effet d’une gifle. Elle a témoigné – sous serment, notez bien, Miss Waite, sous serment  – vous avoir vue franchir la porte d’entrée quinze bonnes minutes avant que vos cris n’attirent la maisonnée dans le bureau où vous vous teniez debout près du cadavre de votre amant. Eh bien, Miss Waite ? Eh bien ? »
Natalie articula avec peine : « Je n’ai rien à dire.
–  Que penser à présent de votre déclaration, Miss Waite  ? continua impitoyablement l’inspecteur. Votre précieuse déclaration selon laquelle vous étiez seule dans le jardin ?
– Je n’ai rien à dire, répéta Natalie.
– Répondez-moi, Miss Waite », poursuivit implacablement l’inspecteur d’une voix douce et diabolique en approchant son visage cruel de celui de Natalie.
« Répondez-moi… Doutez-vous de la parole de la gouvernante  ? Osez-vous prétendre qu’elle ment ? La croyez-vous incapable d’estimer le temps écoulé ? »
« Dix heures, Natalie, lança Mrs. Waite depuis la porte-fenêtre.
– J’arrive ! » Parce qu’elle courait toujours au lieu de marcher, Natalie survola l’escalier d’un bond –  comme un chevreuil, pensa-t-elle en sautant – et rentra dans la maison. « Où est mon cahier ? » demanda-t-elle à sa mère, puis elle fila sans attendre la réponse ; son cahier se trouvait sur la table du vestibule, là où elle l’avait laissé ce matin en descendant prendre le petit déjeuner. Elle l’attrapa et frappa à la porte du bureau.
Commenter  J’apprécie          150
Depuis le perron de la bibliothèque, je pouvais traverser tout de suite la rue et suivre le trottoir d’en face jusqu'à l'épicerie, mais cela m'obligeait à passer devant le bazar et les hommes assis dehors de part et d'autre de la porte. Dans ce village, les hommes restaient jeunes et c'étaient eux qui se chargeaient de colporter les ragots, tandis que les femmes vieillissaient, chaque jour plus grisonnantes, plus lasses et plus méchantes, et attendaient en silence que leurs homes se lèvent de leurs chaises et rentrent à la maison. En quittant la bibliothèque, je pouvais aussi rester sur le même trottoir et remonter la rue jusqu'à hauteur de l'épicerie et traverser là-bas ; c'était préférable, bien que cela me fît passer devant la poste et la maison Rochester avec ses tas de tôles rouillées, ses épaves de voitures, ses bidons d’essence vides, ses vieux matelas, ses tuyaux de plomb et ses baignoires que les membres de la famille Harler rapportaient chez eux et - je n'en doute pas une minute - qu'ils adoraient.
Commenter  J’apprécie          160
Au fond d'elle-même, elle était - comme toute femme - intimement persuadée que la meilleure façon d'apaiser un esprit troublé est de mettre des chaussures confortables.
Commenter  J’apprécie          160
Près du ruisseau, je trouvai un nid de bébés serpents et je les tuai tous ; je déteste les serpents et Constance ne m'avait jamais demandé de les aimer. Je retournais vers la maison lorsque je découvris un très mauvais présage, l'un des pires. Dans la pinède, le livre que j'avais cloué à un tronc d'arbre était tombé. Je supposai que la rouille avait dû ronger le clou ; et le livre - c'était un petit registre de notre père, où il consignait les noms des gens qui lui devaient de l'argent, et de ceux dont il attendait, selon lui, des services en retour -, ce livre, donc, avait à présent perdu son pouvoir de protection. Je l'avais enveloppé très soigneusement d'un solide papier d'emballage avant de le clouer à l'arbre, mais le clou avait rouillé et le registre était tombé. Je me dis que je ferais mieux de le détruire, au cas où il serait devenu activement maléfique, et d'apporter un autre objet à fixer au tronc du pin, une écharpe de notre mère, peut-être, ou un de ses gants. En réalité, c'était déjà trop tard, même si je ne le savais pas alors : il était déjà en route pour venir chez nous.
Commenter  J’apprécie          140
Qu'il y ait ou non d'autres clients dans la boutique, cela n'avait jamais d'importance. J'étais toujours servie aussitôt ; quel que soit l'endroit où ils se trouvaient, M. Elbert ou son épouse, une femme cupide au teint pâle, accouraient à chaque fois pour me fournir ce que je désirais. Parfois, si leur fils aîné profitait des congés scolaires pour les aider au magasin, ils se hâtaient pour s'assurer que ce ne soit pas lui qui me serve, et un jour, quand une petite fille - qui n'était pas du village, bien sûr - vint tout près de moi dans l'épicerie, Mme Elbert la tira en arrière avec une telle brusquerie que la petite poussa un cri, puis il y eut une longue minute pendant laquelle tout le monde attendit la suite des événements, avant que Mme Elbert ne respire profondément et me demande : "Autre chose ?" Je me tenais toujours parfaitement raide et droite comme un "i" lorsque des enfants s'approchaient de moi, car ils me faisaient peur.
Commenter  J’apprécie          140
- La peur, dit le docteur, est l'abandon de la logique, la renonciation volontaire aux schémas de pensée raisonnable. Soit nous la combattons, soit nous nous y soumettons, mais il n'existe pas de position médiane.
Commenter  J’apprécie          150

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Shirley Jackson (1632)Voir plus

Quiz Voir plus

"Dix minutes à perdre" de Jean-Christophe Tixier

Quelle est la deuxième inscription sur le mur ?

'Il y a 12 lingots'
'La clé de toute cette énigme se trouve ici'
'Ceci est mon histoire'
'Je m'appelle Karl Duval'

5 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Dix minutes à perdre de Jean-Christophe TixierCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..