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Critique de PiertyM


Quel gros ventre a Paris dans ce troisième volet de Les Rougon-Macquart, un ventre plantureux, visqueux et pantagruélique où tout glisse rien que par un coup de langue, un ventre prêt a avaler tout esprit dissident, toute âme rebelle et broyer dans ses entrailles toute soif de liberté. C'est vraiment le coeur de Paris que nous dépeint Emile Zola ou au mieux un ventre qu'on aperçoit à travers plusieurs bouches. On erre dans les rue de Paris du XIXe Siècle avec Florent, un évadé du bagne de Cayenne, qui, à son retour, trouve un monde nouveau où les sévices du deuxième empire bat son plein, la ville est toute transformée mais les hommes aussi, ce que Florent ne comprendra pas aussitôt, cette soif vorace de lutter contre la monarchie d'antan s'est rabougrie quant à se lever contre le nouvel empire, c'est un monde d'une hypocrisie maladive où un sourire cache bien un gros poignard...

Ce troisième tome nous entraine dans une alchimie qui s'opère entre la fièvre qui ronge l'être de Florent, cette fièvre de crier sa liberté, ce cri qui est pourtant celui de tout le monde mais ce monde a besoin de sa paix, il ne veut pas se compromettre en conspirant contre le prodigieux empire, c'est ce renoncement qui enfièvre ce monde, alors une bataille silencieuse est lancée...

L'auteur nous traine dans un climat absurde dans les profondeurs du milieu populaire où bien sûr une forte personnalité ne peut que se fondre, se noyer ou simplement se mourir. L''ambiance est saisissante malgré les nombreux détails dans tous les coins et recoins des Halles, les personnages plastronnés dans divers univers ou intérêts délassent l'atmosphère surtout quand on essaie de donner corps à un personnage comme madame de Sauget qui porte en elle les oreilles, la gueule et pourquoi pas la misère de cette société, une bonne épice populaire pour cette sauce, à chaque fois qu'on la voit paraitre, on se dit que va-t-elle inventer encore dans ses formules "moi-même j'ai vu"
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