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Critique de sabine59



Les héros de cette histoire, Octave et Denise, hantent toujours mon imaginaire... Et voilà un des rares tomes des Rougon-Macquart qui se termine bien, c'est à noter!

Magistral et prenant , ce sont les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour qualifier ce livre.

" Je veux faire le poème de l'activité moderne". Ainsi Zola définissait-il le projet de son roman. Et je dis: pari gagné !

Car d'abord, poétique, cette oeuvre l'est: les descriptions des vitrines du grand magasin sont à elles seules un déferlement d'images toutes aussi belles et envoûtantes les unes que les autres." La cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygnes", " les bleus se décolorant en pâleurs d'une tendresse infinie", cela fait rêver...

Et quel visionnaire que l'auteur! A une époque où le principe des réclames n'était encore que balbutiant et assez rudimentaire, il envisage déjà l'avenir, à travers l'esprit novateur et bouillonnant d'Octave, devenu patron d'un grand magasin, après la mort de sa femme, propriétaire du lieu. Changer les produits de place, renouveler régulièrement les articles, faire des vitrines un tableau attractif, solder, introduire le luxe dans la décoration, autant d'initiatives géniales de sa part, pour conquérir la femme.Et faire acheter, encore et encore!

Car la femme est au centre de tout cet univers commercial. On retrouve ici le Zola mêlant l'érotisme au sujet, la femme étant mangée de désir pour " le bonheur des dames"... Et cette dimension féminine est aussi incarnée, dans sa version douce, têtue et émouvante, dans sa timide obstination, par Denise, simple vendeuse qui gravira les échelons et saura conquérir un coeur...

La chute irrémédiable des petites échoppes est vraiment bien décrite, symbolisée par la boutique de Baudu, l'oncle de Denise, qui n'a pas su ni pu suivre le mouvement de la modernisation.

Une page enthousiasmante de cette fresque familiale, dominée par un Octave fantaisiste, audacieux, intuitif, et une Denise, dont on aime la force patiente , sous son apparente fragilité, et dont on suit avec intérêt la transformation au fil du roman.

Un bonheur pour le lecteur !
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