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Critique de Malivriotheque


La jeune Denise arrive de Vallognes à Paris avec ses frères Jean et Pépé. Agée d'à peine 20 ans, elle doit subvenir aux besoins de sa famille suite au décès de leur père. Mais leur oncle ne les attendait pas, et les affaires qui vont mal ne lui permettent pas de les accueillir tous chez lui. Alors la jeune fille va postuler au Bonheur des Dames, cette grande boutique qui fait de l'ombre à tous les petits commerçants...

Lire du Zola, c'est permettre à son cerveau de se reposer, d'apprécier la Littérature dans un écrin de belles lettres, de lire de la pure langue française, non altérée ou trafiquée par les néologismes et anglicismes tout-puissants et autres vils personnages qui mixent les langages. Zola, c'est beau, c'est pur.
Dans Au Bonheur des Dames, l'auteur nous narre cette fois, et ce d'une implacable contemporanéité qui fait froid dans le dos, la mort des petits commerces devant la naissance des géants boulimiques Grands Magasins. Nous apprenons tous les stratagèmes commerciaux encore utilisés aujourd'hui, découvrons l'inassouvissable appât du gain, toujours de coutume à notre époque, subissons de plein fouet l'impitoyable traitement réservé aux clientes considérées comme faibles et manipulables par le patron qualifiable de misogyne. Cet aspect est réellement saisissant, tant qu'au bout de plus d'un siècle presque rien n'a changé.
Et pourtant, je vais sans doute faire grincer quelques dents. Si les 150 premières pages filent aussi vite qu'on mange une tablette de chocolat sans s'apercevoir qu'on l'a finie, la suite devient lassante car répétitive, et surtout l'action est quasi-inexistante. Les histoires d'amour de Denise font sourire de dépit plus qu'autre chose. La fin en particulier (dans laquelle la malheureuse s'abandonne aux bras de l'homme auquel elle s'est refusée pendant 300 pages on ne sait vraiment pourquoi) est carrément décevante, transpire sans doute un peu le manque d'idées de l'auteur pour terminer cet ouvrage qui fait réfléchir au début mais ne mène pas vraiment quelque part en particulier. Les descriptions magistrales des rayons du magasin et de la cohue féminine qui ne sait se retenir face à l'acte d'achat sont captivantes au départ, ennuyeusement itératives sur la longueur. A force, on relit toujours la même chose, toujours ce même mouvement de foule qui a la fièvre. Nous sommes un banc de poissons qui nage toujours dans les mêmes eaux et dans le même sens, soit. Mais le répéter sur 400 pages, où est l'intérêt ?
Pour conclure, j'ai apprécié en partie cette lecture grâce au maître Zola qui maîtrise les mots et les délivre comme un médicament qui nous apaise et fait du bien. Mais la longueur de l'ouvrage, les trop nombreuses répétitions et l'inaction saupoudrée des prudes considérations du personnage principal m'empêchent d'annoncer que j'ai vraiment aimé...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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