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Critique de Davalian


Au bonheur des dames : le titre peut aujourd'hui faire sourire, tant celui-ci est révélateur d'une condescendance certaine. Bien qu'une nécessaire indulgence soit indispensable, les très nombreux commentaires laissés ici à la postérité par Émile Zola auront de quoi choquer les plus engagé(e)s dans les luttes contre les discriminations.

Si toutes les femmes ne sont pas simplement des victimes faciles à sacrifier, ou de simples pièces rapportées, les figures féminines du roman ne tiennent pas les meilleurs rôles : hautaines, briseuses de coeur, moeurs légères, légèreté d'âme et terriblement dépensières… cela fait rêver. Seule Denise tire son épingle du jeu, encore que le caractère du protagoniste soit d'une désespérante platitude. Tout cela est bien peu réaliste, même avec plusieurs siècles d'écart…

Le scénario de ce onzième tome de la saga des Rougon-Macquart est également assez décevant. L'histoire demeure d'une linéarité déconcertante. L'auteur nous emmène, au terme de plusieurs heures de lecture, d'un point à A à un point B alors que ce chemin était pour le moins prévisible. le dénouement est franchement risible et renforce une nouvelle fois une certaine vision dévalorisante de la femme.

Ce constat est délicat à faire pour un grand classique de la littérature qui se révèle assez ambivalent. Oui, car tout n'est pas tout noir pour autant. La critique faite contre les deux formes de commerce est plutôt cinglante. D'un côté nous avons des commerçants incapables de s'adapter à la nouvelle concurrence sans que l'on puisse compatir à leur destin (tous ne sont pas des modèles de vertu, hormis Bourras peut-être). de l'autre côté, le monstre d'Octave Mouret (déjà croisé avec Pot-Bouille) qui dévore tout sur son passage.

Zola s'érige ici en un visionnaire. le lecteur contemporain ne se sentira pas en décalage et retrouvera un débat qui le concerne, même si ces deux formes de commerces ont évolué et si d'autres ont fait leur apparition. le constat est tel qu'il ne vous laissera pas indifférent dès que vous mettrez les pieds dans un commerce généraliste.

Voici un pavé qui va demander un investissement certain, beaucoup d'indulgence mais qui se révèle malgré tout instructif. A lire donc !
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