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Critique de Allantvers


Lancée dans un marathon de lecture au long cours de l'ensemble des Rougon Macquart, je ressors de cette troisième étape avec encore l'énergie de la ligne du départ, mais l'estomac un peu retourné et l'allant légèrement affaibli…

Ou plus exactement avec les sens complètement saturés d'odeurs, de sensations, d'images de victuailles, du rouge de l'amoncellement de carottes au gras ferme du cou de la charcutière, du gluand un peu nauséabond du poisson frais au vacarme de la halle à l'heure de la criée, du brûlant de la marmite où cuit le sang du boudin au vertige métallique du pavillon vitré… Toutes ces sensations exacerbées par contraste par la maigreur ascétique de Florent, l'abimé du 2 décembre qui peine à jouir de ces opulences.

La réalité des scènes de halles, de vie marchande, de profusion de victuailles dans un Paris qui ingère et digère sans relâche est saisissante, et la métaphore du gras qu'utilise Zola pour dire tout son mépris d'une petite bourgeoisie tout en matérialisme insensible fonctionne bien, mais je dois confesser un certain soulagement d'être arrivée au bout de ce récit très sensoriel mais essentiellement statique.
Il n'en reste pas moins que nous avons là un témoignage essentiel d'un Paris disparu, que la plume magnifique de Zola nous donne l'impression d'avoir véritablement traversé.
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