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Critique de myrtigal


Après une petite interruption de quelques mois, je poursuis ma découverte/lecture dans l'ordre des Rougon-Macquart, et le plaisir est toujours aussi grand !
Après le lourd et magistral Assommoir, ici Zola nous offre une sorte de pause comme il l'indique dans sa préface, une pause dans laquelle j'ai aimé me plonger tel un nid douillet.

Dans Une page d'amour c'est la famille Mouret que l'on retrouve, Hélène plus précisément ; fille d'Ursule et du chapelier Mouret, soeur de Silvère et François, tante d'Octave et de Serge. Pour ceux qui ont vu mes critiques précédentes vous savez peut-être déjà que c'est une famille que j'aime particulièrement et qui m'émeut beaucoup, alors j'ai été ravie d'en découvrir une autre membre !

Hélène est veuve et mère de la petite Jeanne qu'elle élève seule, toutes deux habitent à Paris près de Passy et mènent une vie quasi paisible. Mais malheureusement la petite Jeanne a hérité de la Tante Dide ses crises et sa santé fragile... Un soir Hélène fait appel à un médecin de leur voisinage, le docteur Deberle, qui soignera la fillette. Une alchimie étrange opère entre les deux adultes et dès lors Hélène et sa fille sympathiseront avec la famille du médecin, son épouse et leur entourage. C'est donc le quotidien de ce petit groupe que l'on va suivre, un quotidien fait de discussions, de promenades dans les jardins, de petits diners intimes, etc.
Mais l'élément central qui rythme la vie d'Hélène et du groupe c'est Jeanne et sa santé précaire. Seulement Jeanne, en plus d'être malade est aussi extrêmement possessive envers sa mère, à un point où elle l'étouffe et l'empêche de vivre pleinement.
Je dois avouer que, malgré la compassion qu'elle suscité, Jeanne m'a aussi beaucoup agacé. Hélène porte un amour inconditionnel envers sa fille ce qui est bien sûr admirable et touchant, mais j'aurais aimé qu'elle s'affirme davantage, qu'elle se laisse moins dominer par l'intransigeance de sa fille. Hélène est une femme douce et bienveillante, à laquelle je me suis attachée, mais malheureusement, et c'est là un autre héritage de la tante Dide ; elle s'est souvent laissé porter par les évènement extérieurs par manque d'une volonté fixe. Néanmoins, et fort heureusement, au fil du temps (sans trop en dévoiler) elle réussira à vivre de plus en plus par elle même, malheureusement non sans conséquences...

Ce roman c'est aussi une plongée visuelle. Les cinq tableaux ponctuant la fin de chacun des cinq chapitres sont absolument grandioses. Une peinture de l'ouest parisien à différents moments climatiques, allant de pair avec les états-d'âmes de nos deux héroïnes, donnent à eux seuls une incroyable profondeur au roman.

Notre cher Emile réussit encore une fois à nous livrer une oeuvre unique et superbe. Ce tome est certes une parenthèse, il est, des mots de l'auteur, "bien pâle" surtout en comparaison des deux mastodontes qui le précèdent et le succèdent. Mais il ne déroge absolument pas, selon moi, aux standards des précédents. Et comme il l'a également signifié "je veux dans ma série toutes les notes", clairement Zola réussit encore à créer un univers nouveau, une atmosphère nouvelle. Celle l'ouest Parisien, d'une vie de lenteur, d'amour et d'oisiveté. Celle d'une relation mère/fille pour le moins singulière mais très forte et très vive. Bref, tout est réussi.
Encore une fois j'ai adoré !
Et maintenant j'ai hâte de retrouver la petite Nana devenue grande !
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