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Critique de andman


Tel l'oisillon tout tremblotant au bord du nid, cette critique peine à prendre son envol : c'est que l'auteur impressionne !

Ce n'était pas le cas en 1867, année de la parution de “Thérèse Raquin”. Les chroniqueurs, imbibés de sentimentalisme romantique, tirèrent à boulet rouge sur ce roman d'une noirceur extrême. Ces plumitifs comprendront plus tard leur méprise, certains d'entre eux intronisant même Emile Zola chef de file d'une nouvelle école littéraire appelée naturalisme.

Ça s'est passé un dimanche, un dimanche au bord de l'eau. Un mari trompé, Camille, ne reviendra jamais d'une promenade en barque sur laquelle avaient également pris place sa femme Thérèse et son ami Laurent.
Jouant la comédie à merveille, les amants meurtriers ont bien trompé leur monde. Dans quelques mois ils pourront se marier et l'héritage de Camille leur appartiendra.
Les tourtereaux ont tout prévu, sauf que les affres du remords sitôt le crime accompli commencent à les ronger l'un et l'autre. Du tréfonds de leur âme ourdit peu à peu une justice d'un genre particulier qui au fil des mois va s'avérer bien plus terrible encore que la justice des hommes.

La préface rédigée par l'auteur apporte des éléments précieux quant à la psychologie des deux personnages principaux. Les amants, Thérèse et Laurent, sont respectivement de nature nerveuse et sanguine et leurs amours cruelles résultent de détraquements cérébraux. Il est donc important d'avoir à l'esprit que “Thérèse Raquin” est le fruit d'une analyse scientifique dont le point de départ est “l'étude du tempérament et des modifications profondes de l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances”.

A seulement 27 ans, le chemin déjà parcouru par le jeune Zola dans l'exploration de l'âme humaine ne laisse pas de surprendre. Sous “Thérèse Raquin” perce la plume affûtée d'un écrivain de tout premier plan cherchant la connaissance de ses semblables dans l'observation et l'expérimentation.
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