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Critique de Alfaric


Ces dernières années la bande dessinée européenne connaît de plus en plus de collaborations fructueuses entre auteurs français et auteurs italiens, mais avec "Les Épées de verre" on touche les sommets car cette saga constitue d'ores et déjà un beau classique de la BD Fantasy !
Je pèse très lourdement mes mots : si Moëbius avait voulu réaliser une saga fantasy, il n'aurait sans doute pas mieux fait qu'ici, alors enjoy !
ATTENTION SPOILERS


Quand quatre épées de verre tombent du ciel, la prophétie est en marche : le soleil va mourir, et le compte à rebours est lancé pour l'humanité… C'est ainsi que l'ancien héros Miklos attend la fin du monde avec résignation quand déboule dans son existence la petite Yama : cette garçonne doit reprendre à la fois le destin du roi Arthur et celle du chevalier Perceval, mais cette dernière ne rêve que de se venger du sinistre Orland qui a volé sa famille, sa jeunesse et son innocence… Yama va-t-elle accomplir sa destinée ou succomber au Côté Obscur et assouvir sa soif de vengeance ? C'est ainsi que le jeune Luke Skywalker a déboulé dans la vie du vieux Obi-Wan Kenobi, et Sylviane Corgiat nous livre sa version personnelle de l'universelle histoire du Héros aux Milles et un visages ! (Du coup, j'ai envie de remettre à leur place tous ceux qui prennent cette dernière de haut : amies et amis pisse-froid, apprenez à descendre de vos tours d'ivoire au lieu de dénigrer les mythes fondateurs de l'humanité…)

Les dessins réalistes et expressifs de Laura Zuccheri, qui assure la colorisation des tomes 1 et 2 avant de passer la main à Silvia Fabris pour tenir les délais, sont splendides certes, mais cela va beaucoup plus loin que cela ! Elle arrive à transformer un monde à l'agonie en univers foisonnant et plein de vie… C'est du bonbon pour les yeux : grands espaces, paysages urbains, faune, flore, guerriers tantôt hoplites, tantôt chevaliers, tantôt samouraïs qui empruntent aux civilisations premières du monde entier (Aztèques, Incas, Rapanuis, Mélanésiens, Africains…), la vertigineuse cité de Karelane qui est la parfaite synthèse des gravures de Piranèse et des utopies urbaines de François Schuiten, et le général Miklos qui pète la classe absolue en alter ego d'Alexandre le Grand ! Rhââ lovely !!!

Alors oui, on aurait pu aller plus loin dans la Dark Fantasy avec ce monde à l'agonie, avec cette lutte des classes à Karelane qui oppose richesse opulente des crevards habituels et misère crasse des masses laborieuses, avec la famille dysfonctionnelle d'Orland digne d'une tragédie antique, avec la rivalité des frères d'armes maudits Miklos et Dolmon, avec la quête absurde de Surian le sage et de Tigran l'idiot, avec la lutte pour la survie du petit peuple de Shona… Mais dans ce cas, ce n'aurait pas été cette belle oeuvre accessible aux petits et aux grands de 7 à 77 ans et plus si affinités !!!


Tome 1 :
Un beau jour une épée de verre tombe du ciel pour se pour s'encastrer dans l'antique dieu lézard…
- pour le prolétaire Archard c'est le signal de la révolte générale contre un système inique
- pour l'aristocrate Orland, c'est le signal de l'accomplissement de sa destinée manifeste
Que peuvent les faibles contres les puissants ? Archard est lynché par ses propres concitoyens alors que son épouse Arc-en-ciel est enlevée par Orland, qui s'en repart comme il venu après avoir semé le chaos et la désolation... La petite Yama désormais orpheline s'enfuit avant d'être recueillie par l'ermite Miklos qui va lui apprendre tout ce qu'il sait, à savoir la voie du sabre…
Les années passent, Yama racontant sa triste histoire à Miklos, Miklos racontant sa triste histoire à Yama, chacun comblant le vide de l'autre au fil du temps… Suite aux bouleversements climatiques le village de Yama est abandonné, mais cette dernière parvient à récupérer l'épée de verre (remember Excalibur ! ^^)… Et au lieu de suivre les recommandations de Miklos, elle décide se diriger seule vers son objectif personnel : tuer l'ignoble Orland de ses propres mains !
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