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Citations sur Penser L'architecture (29)

P 33 – pourquoi les architectures récentes montrent-elles si peu de confiance dans les choses essentielles propres à l’architecture : le matériau, a construction, les charges et les appuis, la terre et le ciel ; et aussi dans des espaces qui puissent être de véritables espaces où tout soit objet de soins : l’enveloppe qui les délimite et la matérialité qui les constituent en tant qu’espaces, leur forme en creux, le vide, la lumière, l’air, l’odeur, l’aptitude à l’accueil et à la résonance ?
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P 65 – enseigner l’architecture, apprendre l’architecture.
Nous avons tous fait l’expérience de l’architecture avant de connaitre le mot lui-même. Les racines de notre compréhension de l’architecture plongent très loin dans nos expériences passées : notre chambre, notre maison, notre rue, notre village, notre ville, notre campagne, que nous avons perçus inconsciemment dès le plus jeune âge et plus tard comparés à d’autres paysages, d’autres villes et d’autres maisons qui sont venus s’y ajouter. Les racines de notre compréhension de l’architecture (…) se trouvent dans notre biographie.
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P 33 – je vois des bâtiments conçus à grands et avec la volonté d’afficher une forme particulière, et cela me contrarie. L’architecte qui en est l’auteur n’est pas là, mais il me parle sans arrête par chaque détail et ce qu’il me dit est toujours pareil et cesse rapidement de m’intéresser. Une bonne architecture doit accueillir l’être humain, le laisser vivre et habiter et ne pas lui faire du baratin.
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Il semble que nous nous habituons à vivre dans des contradictions et nous pouvons même donner à cela plusieurs raisons : les traditions se perdent, il n’y a plus d’identités culturelles fortes. L’économie et la politique développent une dynamique que personne ne paraît vraiment comprendre ni maîtriser. Tout se mélange et la communication de masse produit un monde artificiel de signes. C’est l’arbitraire qui règne. (…)
Je suis convaincu pourtant qu’il existe encore des choses authentiques, aussi menacées soient-elles.
Il y a la terre et l’eau, la lumière du soleil, le paysage et la végétation. (…)
L’objet que nous percevons ne cherche pas à s’imposer par un message, il est simplement là. Notre perception se fait tranquille, libre de toute prévention et de toute volonté d’accaparement. Elle se situe au-delà des signes et symboles. Elle est ouverte et vide. (…)
Les tableaux d’Edward Hopper semblent nous dire que les choses ordinaires de la vie quotidienne sont habitées par une force particulière. Il faut seulement, les regarder assez longtemps pour les voir.
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P 86 – j’aime disposer les structures internes de mes bâtiments en séquences spatiales qui nous conduisent et nous emmènent, mais nous laissent aussi aller et nous séduisent. L’architecture comme art de l’espace et du temps entre sérénité et séduction.
Je m’efforce de montrer avec soin la tension entre intérieur et extérieur, espace public et intimité, j’accorde une attention particulière aux seuils, aux passages, aux limites.
En jouant avec l’échelle et la taille des choses, je désire créer des paliers d’intimité, des degrés de proximité et de distance, et j’aime placer les matériaux, leurs surfaces et leurs arêtes, brillantes ou mates, à la lumière du soleil, faire naitre mystérieusement des masses profondes et des dégradés d’ombre et d’obscurité afin de faire ressortir la magie de la lumière que les choses. Jusqu’à une harmonie parfaite.
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Peut-être la poésie est-elle la vérité inattendue. Son apparition requiert le silence. L’architecture a pour tâche artistique de donner forme à cette attente silencieuse.
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Dans ses « leçons américaines », Italo Calvino parle du poète italien Giacomo Leopardi, qui situait la beauté de l’œuvre d’art (littéraire en l’occurrence) dans ce qui est vague, ouvert, indéfini, et fait de la forme le réceptacle possible d’une multiplicité des sens.
L’idée de Leopardi nous paraît évidente. Les choses, les œuvres d’art qui nous touchent ont des strates multiples, des niveaux de signification en nombre peut-être infini, qui se superposent, se croisent et se transforment. (…) Peut-on projeter le vague, l’ouvert ? N’y a-t-il pas là une contradiction avec l’exigence de précision que paraît impliqué la conception de Williams (William Carlos Williams) ? (…) Calvino conclut par ce paradoxe apparent : « Le poète du vague ne peut-être qu’un poète de la précision ». Les propos de Calvino m’intéressent non pas parce qu’ils invitent au patient travail du détail et à la précision, ce que nous connaissons tous, mais parce qu’ils nous rappellent que la diversité et la richesse s’expriment à partir des choses elles-mêmes si nous savons précisément les reconnaître et leur rendre justice.
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Un environnement naît. L’objet et son environnement : une harmonie entre la nature et l’œuvre créée, différente de la pure beauté naturelle et différente de la pure beauté de l’objet. L’architecture mère de tous les arts ?
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Mais ce n’est pas facile. Il faut travailler. En avoir du talent. Puis encore travailler. Mais mes exigences quant à ce que j’appelle une réussite architecturale, nées de ces moments particuliers de mon expérience, vont plus loin et m’amènent à poser la question : puis-je comme architecte créer quelque chose qui constitue véritablement une atmosphère architecturale, cette densité, cette ambiance unique, ce sentiment de présence, de bien-être, de cohésion, de beauté ? Ce qui a un moment donné fait la magie du réel et sous le charme de quoi j’éprouve, je vis quelques chose que sans cette qualité, il ne me serait jamais donné de vivre, cela se peut-il créer ?
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Je veille à ce que les matériaux s’harmonisent entre eux, je m’efforce de les faire chanter. (…)
(…) L’architecture comme art de l’espace et du temps entre sérénité et séduction.
Je m’efforce de montrer avec soin la tension entre intérieur et extérieur, espace public et intimité, j’accorde une attention particulière aux seuils, aux passages et aux limites.
En jouant avec l’échelle et la taille des choses, je désire créer des paliers d’intimité, des degrés de proximité et distance, et j’aime placer les matériaux, leurs surfaces et leurs arrêtes, brillantes et mates, à la lumière du soleil, faire naître mystérieusement des masses profondes et dégradés d’ombre et d’obscurité afin de faire ressortir la magie de la lumière sur les choses. Jusqu’à une harmonie parfaite.
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