Nous ne sommes pas perdus au hasard dans l'immensité de l'Univers : au rythme de nos pas, de nos journées de marche et des paysages traversés, nous faisons l'expérience physique et inaltérable que, bien au contraire, c'est le cosmos tout entier qui pulse dans notre corps - que pulse dans notre Terre.
Se lancer sur les sentiers avec son sac à dos pour tout bagage nous allège de tout ce qui nous encombre d'habitude dans notre vie de sédentaire.
Aussi réalise-t-on trop tardivement que le fond sonore du vivant constitue une composante du tout et qu'on ne peut pas impunément en ôter une partie.
L'état de plénitude préexiste en nous et la nature nous guide sur cette voie de l'unité avec le vivant. Mais cette expérience s'éprouve davantage qu'elle ne se prouve...
Une question qui m'accompagne de plus en plus, en particulier lors de mes marches, est celle du juste rapport que nous, humains, devrions développer et cultiver avec la Terre. Face à l'ampleur et la gravité de l'impact humain dont elle souffre aujourd'hui, force est de constater que le lien autrefois naturel et vital est aujourd'hui rompu. Il n'est plus là pour garantir la suite de notre existence sur cette planète.
Lors de grandes marches, je me sens tellement nourri d’essentiel de première main que le besoin de lecture s’estompe, les livres emportés restant au fond du paquetage. Une forme de sobriété inattendue…
il m’a toujours semblé qu’un rythme à trois temps, comme celui de la valse, nous détache de la terre et nous entraine presque dans un état d’apesanteur
S’installer dans une couche, c’est comme entrer dans la sphère intime de l’animal, se glisser dans sa peau, voir le monde avec ses yeux
ce sentier n’était pas à moi, je l’avais emprunté. C’était celui des renards et des blaireaux qui l’avaient tracé pour rejoindre la nuit tombée, le monde des humains, dans leurs villages, leurs jardins et vers les poules
Dans le chant des abeilles, il me semble entendre en ce moment encore le murmure des étoiles