AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


difficile d'écrire encore une critique sur ce livre où tout a été dit.

Par trois fois, la mort va croiser le chemin de Liesel Meminger. La première fois, elle a neuf ans, et lors d'un voyage en train qui les amène sa mère, son frère Werner et elle en direction de Munich, le petit est malade, tousse et finit par mourir devant les yeux de la petite fille. Après une brève cérémonie d'enterrement, elle commet son premier vol en ramassant un livre tombé de la poche de l'un des employés du cimetière. le titre est « le manuel du fossoyeur ».

La deuxième fois, ce sera le pilote d'un avion qui vient de s'écraser et la troisième fois, un bombardement.

On apprend ceci dès les premières pages et ensuite, l'auteur nous raconte l'histoire de Liesel. Comment elle arrive chez ses parents nourriciers Hans et Rosa Hubermann qui devaient l'accueillir ainsi que son petit frère. Peu à peu, nous allons faire la connaissance des habitants du village de Mochling, plus précisément ceux qui habitent rue Himmel (le ciel en allemand), la famille Steiner, et bien d'autres.


Ce que j'en pense :



L'auteur a une idée originale car c'est la Mort qui nous raconte l'histoire de Liesel. Ceci donne au livre une tonalité particulière car la Mort nous livre au passage ses états d'âme, ses réflexions.

On s'attache d'emblée à cette petite fille solitaire, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, pourquoi sa mère l'a abandonnée. Elle va se faire une place dans la famille Hubermann, notamment auprès d'Hans qui la rassure durant ses cauchemars la nuit, lui racontant des histoires, jouant de l'accordéon. Un lien très fort se tisse avec l'homme au regard argenté. Avec Rosa, c'est plus difficile car elle se réfugie derrière un masque de dureté.

L'auteur raconte à sa façon la vie des Allemands dans la rue Himmel. Ceux qui sont convaincus par le discours de Hitler et obéissent aveuglément au chef en récitant des extraits de "Mein Kampf". Il y a les autres, qui ne disent rien mais observent, en retrait ce qui se passe. La vie est difficile, il n'y a pas grand-chose à manger, c'est la débrouille, les larcins pour survivre.

Les enfants jouent au foot dans la rue, vont à l'école comme si tout était normal. Liesel découvre avec Hans le pouvoir des mots, le pouvoir des livres qu'elle dérobe alors que d'autres cherchent à voler des fruits ou autre denrée alimentaire. Elle peint les lettres sur les murs, ou les mots difficiles pour se les approprier.

Son ami Rudy Steiner, le garçon aux cheveux jaune citron qui enduit son corps de charbon et se prend pour Jesse Owens son idole, sur le stade de la ville, est très attachant lui-aussi. Une amitié (peut-être plus) très forte, pleine de pudeur les unit, les rend complices et complémentaires. C'est lui qui lui donne le joli surnom: "la voleuse de livres"

J'ai adoré ce livre, son insolence, l'amour qu'il dégage, la façon dont il est construit, les personnages, tout est excellent. J'ai attendu pour le lire que la fièvre soit retombée dans les médias, les critiques. J'ai vu le film et c'est alors que j'ai vraiment décidé de le lire.

J'ai eu beaucoup de mal à le refermer, à le lâcher, car on ne sort pas indemne de cette belle histoire destinée aux adolescents et aux adultes. Les mots qui soignent ou font mal, qui permettent de s'évader, d'imaginer un ailleurs. Dieu que vous êtes sympathique et plein de douceur, Madame la Mort…

Une belle écriture, une mise en page époustouflante qui est presque encore meilleure dans la version livre de poche. Un coup de maître. Un coup de coeur.

Note : 9,5/10
et + sur mon blog
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          610



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}