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Critique de Roggy


Amok ou quand la rage tue!
Stefan Zweig, poète, essayiste, dramaturge et romancier, est connu entre autres pour sa foi inaltérable dans les sentiments les plus profonds et les plus intenses de l'humanité.

Comme à son habitude l'auteur autrichien peut passer de la hâte furieuse à la tiédeur ennuyeuse en un éclair.

Dans cette nouvelle, grave et tourmentée, la narration revêt un sentiment d'urgence avec un rythme d'une grande vivacité et d'une profondeur malaisante.
Par moments semblables à des rêveries, les mots nous attrapent en nous fauchant en simultané avec le personnage, nous polluant d'une inquiétude poisseuse qui nous permet de partager et de ressentir son malaise.

Ces 63 pages se transforment en une sorte de descente en montagne russe avec des creux et des pics de variation inattendues.
On a envie de secouer ce personnage qu'on juge, prématurément, trop fataliste, trop mou, trop perturbé, ainsi que sa façon de subir les événements dans un état de prostration extatique insupportable.

Tiré du malais "amuk", le terme "amok" désigne, dans l'ensemble du «monde malais» une rage meurtrière incontrôlable. Selon la tradition, c'est la réaction d'un homme humilié en public qui, pour prouver sa virilité et soigner son orgueil meurtri, se lance dans une tuerie de masse sans discrimination qui prend parfois la forme de meurtre-suicide.

L'auteur autrichien nous prend en otage d'un épisode de l'amok: un manque de contrôle, une impulsivité, un trouble dissociatif ou une psychose suivis d'une crise de violence et d'une sorte de décompensation extrême.

Stefan Zweig nous communique encore sa passion de connaître et sa curiosité jamais apaisée qui ont fait de lui un fin observateur des hommes et de leurs émotions.

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