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Critique de DavidG75


Quand du néant ne subsiste que la folie.
Quand le coeur ébène des hommes peut détruire l'âme.
Sur ce grand plateau dichromatique où le besoin d'espace vital devient oppressant, étouffant.

Où les cases qui te hantent sont semblables aux barreaux d'une prison de verre et d'ivoire,
Comme une ouverture factice sur la liberté, d'où l'on ne s'enfuit pas.

Tu pensais être solide comme un Roque, Monsieur B., mais ils sont parvenus à te briser.

Tu n'étais qu'un pion pour eux. Tour à Tour, ils se sont relayés pour te faire parler, t'on mis à nu, seul au milieu de cet océan de silence, sans repères, sans Défense.
Puis ils t'ont porté l'Attaque. Tu as essayé de les contrer, cherché à maintenir un coup d'avance sur eux, à les mettre en échec, pour ne pas craquer, pour ne pas t'enfoncer dans cette nuit noire et blanche, fiévreuse, schizophrène.

Es-tu devenu Fou, Monsieur B. ?

A ton réveil, c'est une Dame blanche qui t'apportera le salut...

Mais l'esprit est complexe. La torture intérieure y a fait son oeuvre.
Telle une graine semée dans un cheval de Troie et qui s'en échapperait.
Telles des termites qui rongeraient inexorablement le Cavalier de bois de ta mémoire.

Gagneras-tu cette partie, Monsieur B. ?
Deviendras-tu Roi à la place du Roi ?
Ou n'en seras-tu que son Fou ?


Un coup digne d'un Grand Maître, cette nouvelle ! Stefan Zweig nous conduit dans les méandres de l'esprit humain, avec force et élégance. Il nous parle de la torture psychologique jusqu'à la folie, où un moi blanc et un moi noir s'affrontent sur ces soixante-quatre petites cases exiguës, détruisant peu à peu cette architecture complexe de l'âme.

Un coup digne d'un Grand Maître, disais-je.
Sa dernière nouvelle, publiée à titre posthume.
Le Roi est mort. Vive le Roi !
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