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Critique de mfrance


Plus qu'un voyage dans le passé, c'est une étude de l'amour fou que livre ici Stefan Zweig dans un court récit, parfaitement maîtrisé, sans pathos, d'où toute mièvrerie est absente, où le lecteur tourne les pages au rythme des battements de coeur de Ludwig, devenu fou amoureux de la femme de son patron. Amour impossible, bien entendu, et contenu jusqu'au jour où le jeune homme apprend qu'il doit quitter l'Allemagne pour fonder au Mexique une succursale de l'entreprise qui l'emploie. Deux ans de séparation ! deux ans sans la bien-aimée ! insupportable perspective !
Alors les digues contenant cette passion se rompront brutalement, Ludwig réalisera que son sentiment est partagé et la force de l'amour réciproque des deux jeunes gens explosera au moment de la séparation. le talent de conteur de Zweig explose également dans une splendeur d'écriture où se déploient désir et amour fou.

Au Mexique, cristallisation aidant, il ne sera qu'amour. Pendant les deux ans d'attente du retour tant espéré, il ne sera lui, qu'attente des lettres de la bien-aimée. Las, ce retour ne se fera pas dans les délais prévus et c'est au bout de neuf ans, grâce à la guerre, qu'il pourra revenir en Allemagne. Neuf ans sans elle, et neuf ans au cours desquels les élans du coeur se modifient en même temps que pâlit l'encre des courriers si souvent lus et relus, dont le mystère finit par se dissoudre... neuf ans durant lesquels le temps réussit à ternir l'ardeur du coeur et jusqu'aux plus beaux souvenirs !

Qu'en est-il des retrouvailles au bout de ces neuf ans ? qu'en est-il des rêves ardents de possession de la bien-aimée, enfin devenue accessible ?
Non, ce ne sera pas dans cette banale chambre d'hôtel, au lit défait, suant les amours tarifées, qu'il faut fuir sous peine d'être soi-même souillé par les miasmes de la luxure !
Non, laissons les amants déambuler dans les bosquets au pied du château de Heidelberg, leur âme tourmentée charriant de sombres pensées .....
Qu'elle est amère la réponse de Stefan Zweig !
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