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Critique de Marple


Encore une fois, je suis impressionnée et charmée par le talent de Stefan Zweig pour la biographie : son art de choisir dans l'histoire des personnages passionnants par leur destinée, leurs qualités ou leurs contradictions, son don pour saisir et transmettre leurs motivations, leurs pensées et leurs sentiments, le tout avec selon les moments le sens de la formule qui fait mouche ou un style si juste qu'il s'efface devant le récit.

De fait, Marie-Antoinette m'a conquise, du début chez l'austère et puissante impératrice Marie-Thérèse à la fin sur l'échafaud. Cette jeune fille tourbillonnante et frivole, incapable de s'appliquer à l'étude ou à tout autre sujet sérieux, est pourtant une femme bonne, aimante et non dénuée d'intelligence. Mais elle est mariée à un roi faible et à un homme peu viril, elle vit loin de sa famille sage et pleine de bon conseil, et la cour de Versailles est faite de faux-semblants et de tentations...

À force de fêtes, de dépenses et d'injustice, "l'Autrichienne" devient très impopulaire auprès des Francais, alors même que le temps, la maternité et l'amour l'ont rendue plus réfléchie, plus économe et plus digne. Trop tard ! La révolution est en route, et ce n'est pas son mari Louis-XVI-Le-mou qui pourra arrêter quoi que ce soit, ni même les familles royales française et autrichienne qui sont trop pressées de ramasser les miettes du pouvoir ou des territoires pour intervenir...

Alors Marie-Antoinette doit se battre seule, ou presque, pour sauver sa couronne, sa famille, sa vie et sa dignité... Courageuse et forte, elle montre au peuple et à l'histoire son vrai visage, celui d'une reine de France et d'une digne fille de l'impératrice Marie-Thérèse, qui garde son bon coeur et la tête haute dans la déchéance, lors de son procès ou devant son bourreau.

Oups, j'ai fait un résumé, pourtant un tel destin ne tient pas en 3 paragraphes... surtout que Stefan Zweig l'enrichit d'analyse psychologique, d'anecdotes piquantes, amusantes ou pertinentes, d'explications sur les événements tels l'affaire du collier ou la fuite à Varenne, d'une foule de portraits de royalistes, de révolutionnaires ou d'hésitants comme La Fayette ou Mirabeau, de quelques clichés sur la sexualité, d'extraits de correspondance, et même de traits d'humour sur le roi, le coiffeur ou Mme Étiquette... En un mot : bravo, à Marie-Antoinette et à son auteur !

Lu dans le cadre du challenge Zweig de Sofy74
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