Ce dernier livre, peut-être inachevé, de
Stefan Zweig est plus qu'une biographie.
C'est un hommage, une rencontre, presque une conversation.
Pour Zweig, l'oeuvre de
Montaigne, même si elle apparaît toujours comme un véritable plaisir littéraire, ne peut emporter l''enthousiasme que d'un homme mûr marqué par les épreuves.
De plus, sa rencontre doit être favorisée par les événements.
Et comme
Montaigne, fuyant la peste qui ravageait Bordeaux,
Stefan Zweig a fui le nazisme."Il fait alors l'apprentissage du métier de réfugié".
Il s'installe à Pétropolis au Brésil où il vivra ses derniers mois.
Et comme
Montaigne, il croit voir s'éteindre, avec la guerre, la grande espérance de voir le monde devenir humain.
Absorbé par "
Les essais", le dernier écrivain qu'il lit et qu'il commente est donc
Montaigne.
"
Montaigne" 'est un livre beau, court et profond.
Le premier chapitre est une sorte de préface où les esprits des deux écrivains s'entremêlent.
Puis
Stefan Zweig fait se lever le rideau pour que l'auteur des "Essais" puisse orgueilleusement signer son livre du nom de Michel Sieur de
Montaigne et porter des armoiries qui ont coûté à l'origine la modeste somme de neuf cent francs.....