Parce que les actes humains pour lesquels on établit des lois consistent en des cas singuliers et contingents, variables à l'infini, il a toujours été impossible d'instituer une règle légale qui ne serait jamais en défaut.
Toute nature n'a qu'une manière de se communiquer elle-même, et cela parce que les opérations sont unes ou diverses par leur terme. Or la procession dans Dieu n'a d'autre résultat que la communication de la nature divine. Puis donc qu'il n'y a dans Dieu qu'une nature, comme nous l'avons prouvé plus haut, il n'y a non plus qu'une procession.
L'être qui doit son origine à la procession transitive, extérieure, diffère nécessairement de l'être dont il dérive; mais quand il tient l'existence de la procession intellectuelle, immanente, il n'en diffère pas; bien plus, il forme avec son principe une unité d'autant plus étroite que la procession est plus parfaite.
Il importe avant tout de bien fixer le sens qu'on doit attacher au mot procession.
En général, la procession est l'origine d'un être en tant qu'il est produit par un autre. On distingue deux sortes de processions : l'une immanente, qui reste dans l'agent; l'autre transitive, qui se consomme dans un ternie distinct de son principe.
La procession immanente est physique ou imparfaite, métaphysique ou parfaite : elle est physique quand le terme delà production dépend et diffère par nature de son principe, comme le verbe humain; elle est métaphysique lorsque le terme n'est ni dépendant ni différent par nature de son principe, comme le Verbe divin.