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Critique de migdal


migdal
04 décembre 2022
« II y a trois manières de se ruiner... le jeu, les femmes et les ingénieurs. Les deux premières sont plus agréables ; mais la dernière est plus sûre. » affirme Auguste Detoeuf dans ses incomparables « Propos d'O.L. Barenton, confiseur ».
« II y a trois manières de ruiner la démocratie... le populisme, les réseaux sociaux et les ingénieurs. Les deux premières sont plus carnavalesques ; mais la dernière est plus sûre. » affirme Giuliano da Empoli dans « Les ingénieurs du chaos » publié en 2019, avant le COVID, la chute de Mateo Renzi et la publication cette année de son remarquable « le Mage du Kremlin ».
Analysant les succès électoraux de Beppe Grillo et du mouvement cinq étoiles, de Boris Johnson et du Brexit, de Bolsonaro et des évangélistes, de Donald Trump et du courant Make America Great Again, l'auteur constate le rôle déterminant des experts, les « Spin Doctors » Gianroberto Casaleggio (cerveau du mouvement Cinq Étoiles), Dominic Cummings (stratège du Brexit), Steve Bannon (fédérateur des conservateurs) ou Arthur Finkelstein qui a conseillé Netanyahou, avant de travailler pour Orbán.
Observant les opportunités nées de la collecte et du croisement des données des réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, Instagram, etc.), l'auteur constate que ces moyens de communication sociale jouent aujourd'hui un rôle électoral comparable aux journaux du XIX, de la radio puis de la télévision au XX siècle en permettant de délivrer (et là est la différence) à chacun le message électoral personnel qu'il espère. Quitte à ce que des messages contradictoires soient « en même temps » diffusés à des auditoires différents.
Cette observation de ce que permet le Big Data, l'IA, la communication est fort intéressante mais, à mon avis, l'auteur sur estime le poids de ces propagandes et sous-estime le boulet du bilan de nombre d'équipes sortantes … Comment (par exemple) promettre de ne pas augmenter les impôts, puis les augmenter de 50%, et s'étonner de perdre les élections suivantes ?
Nos gouvernements, qui démontrent trop souvent qu'ils sont forts face aux faibles et faibles face aux forts, ont ruiné l'instruction publique, la justice, la santé et maintenant EDF … les électeurs ne peuvent leur pardonner ces naufrages.
Et c'est alors facile, au lieu de se livrer à un examen de conscience, d'accuser les médias et les réseaux sociaux …
Giuliano da Empoli est féroce avec son opposant « le clown » Beppe Grillo qu'il présente (en 2018) comme une marionnette de Gianroberto Casaleggio mais il le fait avec les termes utilisés (en 2022) par le Kremlin pour désigner « le clown » Volodymyr Zelensky, ce que je trouve aussi indigne que consternant.
Les Chinois, les Iraniens, luttent pour la liberté et leurs droits et utilisent avec finesse, ruse et efficacité les réseaux sociaux, alors ne laissons pas les apprentis dictateurs censurer nos réseaux sociaux.
Comme Voltaire « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »
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