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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"La simplicité est la sophistication suprême."
(Léonard de Vinci)

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour ce roman, qui, au premier abord, avait tout pour me plaire.
La quête personnelle de Giovanni, un peintre florentin, qui est à la recherche du véritable sens de l'art et de sa propre vie, m'a malheureusement laissée remplie de sentiments mitigés.
Et pourtant, quelle glorieuse époque, ce Quattrocento italien !
L'époque d'une véritable rupture, où l'artisan sort de l'anonymat pour devenir un artiste à part entière. Les noms sont enfin retenus pour la postérité : Giotto, Ucello, Boticelli, Fra Angelico, Masaccio, Brunelleschi - les deux derniers étant aussi les personnages de cette histoire.
C'est la lutte des cités italiennes pour le pouvoir, mais aussi une effervescence artistique sans précédent. L'art est en train de sortir des codes figés du moyen âge; tout est à redécouvrir !

Il n'est pas étonnant que le petit Giovanni, fils de teinturier, doué pour la peinture, ait envie de participer à ces merveilleuses expériences. Comment rendre la nature vivante par la peinture ?
Après la mort de son père, il entre en apprentissage dans l'atelier de maître Starnina, dont le style se réclame de la pureté de Giotto. Avec son ami Brunelleschi, véritable artiste polyvalent de la Renaissance, il découvre aussi les fastes dorés de l'art de Sienne. Quel style choisir ? Comment concevoir les saints sur ses fresques, pour qu'ils entrent en relation entre eux, mais aussi avec le spectateur vivant ?
C'est son amour pour la belle Léonora qui lui donne des ailes... Elle est sa muse et son inspiration, mais elle appartient à un autre monde que Giovanni - au monde des riches. Cet amour d'enfance devient un amour véritable, mais impossible; et sa fin est tragique.
Commence alors pour Giovanni une vie d'errances à travers l'Italie; une vie qui l'amène à la compréhension et à la résilience. Puis le retour à Florence, pour y découvrir non seulement le Duomo de son ami Brunelleschi, défiant toutes les lois de la gravité, mais aussi une surprise inattendue. La boucle est bouclée. Une belle parabole.

Comment expliquer, alors, que le livre ne m'a pas touchée ? Que "l'avant-lecture" était strictement pareil à "l'après- lecture", comme si cette histoire ne m'avait rien donné ? Ce ne sont pas les personnages stéréotypés (la belle fille pure, le vénérable maître barbu...) qui m'ont gênée; je vois le livre comme une allégorie. Ce ne sont pas non plus les erreurs "techniques" (la liberté d'un peintre à l'époque était bien moindre que le livre le laisse deviner; et aussi la mise en oeuvre d'une fresque)... pas tant que ça.
Je crois que c'est le style de l'écriture. Cette histoire humble et simple n'avait pas besoin de cette exaltation, ni de ces phrases d'un poétisme compliqué, qui parfois veulent dire très peu, au fond. C'est dommage ! Ce ne sont pas les phrases qui m'incitent à la réflexion, mais plutôt à la relecture répétée - afin de comprendre le sens exact de certains moments de cette sacrée quête artistique.

Je ne sais pas comment dire... mais si vous avez envie d'un roman initiatique simple, lisez Coelho. Si vous voulez savoir plus sur les artistes de la Renaissance, lisez Vasari. Ou Greenblatt, pour l'esprit de l'époque. Et vous pouvez compléter tout ça avec les notes de Léonard de Vinci; il n'y a pas de plume plus juste pour vous expliquer les relations entre l'art et la nature.
Mais si vous êtes pressés et vous cherchez une sorte de Reader's Digest de tout ça, lisez alors "L'or du chemin".

Je suis déçue que le livre m'ait déçu. J'ai bien aimé le thème. Et on a quelques belles pensées. Mais elles sont vêtues des habits trop dorés, qui, comme l'avait remarqué Giovanni lui-même, empêchent de voir les vrais visages des saints.
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