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Critique de Mimimelie


On sait que dès 1490, Léonard envisageait la publication d'un traité de la peinture. Il entreprit d'ordonner ses notes et ses dessins, mais il mourut sans avoir achevé ce travail. Par testament, il léguait ses papiers et tous ses livres à Francesco Melzi, gentilhomme milanais qui fut son disciple et l'accompagna en France. de retour en Italie, celui-ci décida de réaliser le voeu de son maître et se mit à préparer l'édition du Traité, mais mourut à son tour sans avoir abouti.
Ses héritiers dispersèrent les papiers de Léonard. Une grande partie fut acquise par le sculpteur Pompeo Leoni qui sélectionna et fit relier ce qu'il jugea le plus intéressant, formant ainsi ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Codex Atlanticus.
Mais l'histoire des papiers de Léonard a parcouru bien des chemins pour arriver jusqu'à nous, ce que nous raconte ce livre de façon fort intéressante.
On a beaucoup écrit sur l'homme de génie que fut Léonard de Vinci mais nul ne l'a fait avec plus d'autorité que Giorgio Vasari, témoin de son temps et chroniqueur aussi objectif que possible des artistes italiens et de leurs oeuvres. C'est justement la traduction de la vie de Léonard de Vinci par Vasari qui est présentée ici, accompagnée également d'une biographie de Giorgio Vasari lui-même.
Le traité de la peinture, lui-même, est en édition bilingue : le texte original en italien, suivi d'une traduction française.
Bien évidemment, cet ouvrage en se lit pas comme un roman, on y vient au gré de nos curiosités car il est bien difficile pour le non érudit de prétendre suivre clairement le fil de la pensée de Léonard, fil qui semble présent pourtant, à chaque page, en chaque note ou précepte.
Chacun sait que Léonard était doté d'un savoir encyclopédique, mais quelque chose m'a frappée dans ses notes, c'est l'extrême précision de sa pensée, et je ne doute pas que l'enseignement qu'il dispensait à ses élèves devait être riche et de très grande qualité.
Un livre en tout cas du plus grand intérêt pour les artistes qui peuvent y trouver des réponses originales à toutes leurs préoccupations. Par exemple, il y a quelques jours, je me suis encore ressaisie de ce livre, car un ami hésitait à modifier un paysage qu'il venait de terminer, après qu'un autre ami lui ait fait une remarque sur un détail d'une cascade qui ne venait pas bien... Réponse de Léonard : note 62 : “Peintre, je te le rappelle, lorsque tu découvres de toi-même, ou grâce aux critiques d'autrui, certaines erreurs dans tes oeuvres, il faut effectuer les corrections nécessaires, afin que, publiant ton oeuvre, tu ne divulgues pas en même temps ta faiblesse. Ne te trouve pas d'excuse, en te persuadant que tu rachèteras ton infamie dans ton oeuvre suivante. La peinture en effet en meurt pas dès sa création comme la musique, mais restera longtemps témoin de ton ignorance.”
Un ouvrage passionnant pour les amoureux de peinture mais aussi pour tout curieux d'en savoir plus sur cette figure de l'art.
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