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Critique de LydiaB


Une fois n'est pas coutume, voici une critique écrite non pas par mes petites mimines mais par celles de mon mari.


Il y a une semaine, les députés espagnols votaient l'abdication du roi Juan Carlos, au pouvoir depuis le 22 novembre 1975.
Je profite donc de cet évènement pour faire un retour sur un très bon ouvrage reçu en cadeau pour Noël. Il s'agit de le Temps de Franco de Michel del Castillo. Plutôt qu'une – nouvelle – biographie de Francisco Franco Bahamonde, l'auteur qualifie son livre de récit. Il le fait donc entrer du côté de la littérature.

Il nous entraîne au coeur de cette période de l'Espagne allant de la naissance à la mort du Caudillo, le temps de Franco. Les souvenirs de Michel del Castillo, né à Madrid en 1933, qui parsèment l'ouvrage, sont appuyés par une solide et sérieuse bibliographie (Benassar, Beevor, Preston, Nourry, etc.)
Le style est clair et l'ensemble se lit de manière très fluide.

Le maître-mot qui ressort à la lecture de l'ouvrage est pondération.
En effet, l'auteur, qui se définit comme véritable Républicain, va au-delà des légendes qui ont entouré - et entourent encore pour certaines - le règne du dernier dictateur européen du XXème siècle. Ces mythes, du côté nationaliste comme du côté républicain, ont souvent empêché toute vision objective sur ce long régime autoritaire.

S'il apparaît que Franco était viscéralement anticommuniste, il portait surtout au-dessus de tout, son amour pour l'Espagne, ou du moins pour sa vision de l'Espagne. Une Espagne catholique plutôt que réellement fasciste au sens propre du terme. Légaliste, il mettra du temps à envisager un coup d'État qu'il sait violent et irréversible.

Le régime et la répression qu'il exercera seront féroces, surtout dans les premières années. Mais, de l'autre côté, le coup d'état semblait inévitable face aux troubles qui gagnaient l'Espagne des années 30.

J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage pour sa neutralité et sa modération. Par ailleurs, Michel del Castillo ayant quitté l'Espagne avec sa mère, républicaine, en 1939, on ne peut l'accuser de connivence avec le franquisme.

Toutefois, je regrette que la période 1960-1975 soit traitée un peu trop rapidement, cette dernière étant charnière, l'après Franco s'y jouant.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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