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Critique de Meps


Après avoir lu il y a un peu plus de 5 ans l'ouvrage de base de la littérature vampirique, le Dracula de Bram Stoker, me voilà dans une adaptation des plus modernes du genre, par un duo original d'auteurs, associant un réalisateur de cinéma renommé et un jeune écrivain.

On assiste vraiment à la version 2.0 du mythe avec une tentative d'explication scientifique, même médicale, le vampirisme étant traité à la fois comme une épidémie et comme un cancer. La progression dramatique est plutôt réussie, commençant comme un banal phénomène étrange, un soupçon d'épidémie amené par un vol fantôme dont tous les passagers décèdent... ou paraissent décéder. Écrit il y a plus de 10 ans, le roman résonne particulièrement avec l'actualité Covid. Les craintes d'épidémie mondiale étaient présentes à l'époque mais moins concrétisées qu'aujourd'hui. La lecture en est d'autant plus captivante, renforcée par le talent narratif de del Toro qui montre son talent certain à nous conter une histoire. Les ellipses nombreuses, le récit découpé en scènes particulièrement cinématographiques permet d'observer la patte du réalisateur. le livre n'aurait pas du tout besoin d'être adapté s'il devait être porté à l'écran, en série ou en film. le roman est d'ailleurs le premier tome d'une trilogie qui continue avec la Chute et se termine avec la Nuit éternelle.

La lecture est bien agréable, les personnages bien fouillés, avec beaucoup de personnages secondaires mais avec chacun un background bien développé. L'espace littéraire est utilisé à plein pour se permettre ce qu'un film ne peut qu'effleurer. La vie privée des protagonistes prend peut-être parfois bizarrement le dessus sur l'action et l'aventure, quand par exemple le héros principal tente une médiation de couple juste avant d'aller dégommer du vampire... mais qui sait comment nous agirions en pareilles circonstances, pourrions-nous totalement nous détacher des contingences quotidiennes ?

La petite déception est plutôt venue du final, presque trop dans l'action pure, comme destiné à offrir le feu d'artifice final d'un grand long métrage pour en mettre plein la vue aux spectateurs. le lecteur s'y retrouve un peu moins, peut-être aussi parce que l'effet trilogie oblige à différer la résolution totale et frustre donc un peu. Cela reste un très bon thriller horrifique, prenant et efficace. Quant à savoir ce qu'on doit à chaque auteur, il est toujours difficile de se prononcer. Si on connait le travail cinématographique de Guillermo del Toro et qu'on peut donc identifier assez clairement ses apports au récit, il nous reste à découvrir le travail de Chuck Hogan seul, qui finira après un travail de deux trilogies avec del Toro, par écrire seul deux livres plutôt à ranger dans le polar. Je mets ça dans la PAL, mieux comprendre comment peut fonctionner l'écriture en duo restant une de mes envies.
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