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Citations sur Fiche de lecture : No et moi... (30)

C'est un cadeau qui n'a pas de prix, un cadeau qui pèse lourd dont j'ai peur de ne pas être digne, un cadeau qui modifie les couleurs du monde, un cadeau qui remet en question toutes les théories.
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Delphine de Vigan nous amène dans une école située à Paris, plutôt dans une classe où le professeur Monsieur MARIN interroge mademoiselle Bertignac, curieuse et solitaire, élève surdouée, 13 ans en seconde que tous les élèves détestent sauf Lucas, le cancre de la classe qui a redoublé deux fois sa seconde. Enfin intimidée choisit au hasard comme sujet d’exposé « les sans-abris » « Sujet difficile et dangereux » constate Monsieur MARIN. Il faut dire que c’est une jeune fille d’un bon milieu bourgeois avec un père tendre, et une mère en grave dépression qui reste enfermée chez elle en permanence sous anxiolytique depuis la mort de sa petite fille. Ainsi, en parcourant la gare Saint Lazare pour prendre son train, elle rencontre No, 18 ans avec sa valise bringuebalant vivant dans la rue avec la peur, la pauvreté, les galères…..
Au fur et à mesure de ces retours, pour gagner sa confiance, Lou va lui offrir des verres dans un bar bien au chaud et en échange l’interviewera sur sa vie. Un vrai dialogue s’installe entre elle et ainsi me permet de relever quelques réflexions : « et notre silence est chargé de toute l’impuissance du monde, notre silence est comme un retour à l’origine des choses, à leur vérité ». « Je la quitte le soir sans savoir où elle dort, la plupart du temps elle refuse de me répondre, parfois elle se lève précipitamment parce que c’est l’heure de la fermeture des portes, elle doit courir à l’autre bout de Paris pour prendre sa place dans une file d’attente, obtenir un numéro de rang ou de chambre, se doucher dans une salle d’eau dégueulassée par les autres et chercher son lit dans un dortoir dont les couvertures sont infestées de puces ou de poux » « Eviter les risques. Dans la rue il y a des règles, et des dangers. Mieux vaut ne pas se faire remarquer. Baisser les yeux. Se fondre dans le décor. Ne pas empiéter sur le territoire du voisin. Eviter les regards». Finalement un lien se crée et une grande complicité s’installe entre les deux jeunes filles.
Puis Lou fait son exposé devant la classe à la date dite, vidée de cette émotion qui l’a animée tout ce temps, s’endort en pleine classe.
Les vacances de Noël arrivent, Lou recherche No, coupable de l’avoir abandonné, la tristesse l’envahit, seule à nouveau « je voudrais lui dire que moi j’ai besoin d’elle, que je n’arrive plus à lire, ni à dormir, qu’elle n’a pas le droit de me laisser comme ça, même si je sais que c’est le monde à l’envers , de toute façon le monde tourne à l’envers, il n’y a qu’à regarder autour de soi, je voudrais lui dire qu’elle me manque, même si c’est absurde, même si c’est elle qui manque de tout, de tout ce qu’il faut pour vivre, mais moi aussi je suis toute seule et je suis venue la chercher ». Effectivement, elle la retrouve dans un état déplorable, alcoolisée, très en colère contre elle et de sa vie misérable. Alors que les jours passent dans la solitude, No vient la chercher à la sortie de son lycée. Alors, heureuse, d’avoir retrouver « sa sœur de coeur «, elle lui propose de venir vivre chez elle avec l’accord de ses parents.
Et une transformation incroyable s’opère au sein de cette famille, la mère se sentant utile et indispensable pour ce petit oiseau sans nid, revit. Le bonheur est de nouveau au rendez-vous et comble de joie, elle a trouvé l’amour avec Lucas. Un beau passage gai, plein d’élan où nous allons connaître la vie de No, comprendre enfin comment elle s’est retrouvée dans la rue.
Jusqu’au jour, où No trouve un travail dans un hôtel comme femme de chambre, exploitée par son patron qui lui fait faire encore et encore des heures supplémentaires non payées. A ce moment là, au fur et à mesure des mois écoulés, je la vois dépérir malgré sa vive détermination de tenir à tout prix pour gagner suffisamment d’argent dans l’espoir soi-disant de partir rejoindre son fiancé mais, fatiguée de se battre, rejoint finalement son monde impitoyable !!! Lou ne supportant pas cet abandon, fait une fugue et elles vont vivre deux jours merveilleux dans la rue dépensant sans compter l’argent durement gagné avec le projet de s’en aller ensemble en Angleterre. Pourtant le destin en a décidé autrement car après un dernier mensonge, No disparaît définitivement. Ainsi, Lou reprend le fil de la vie dans sa famille unie, heureuse et retrouve l’amour avec Lucas.
J’ai aimé ce livre bien structuré, écriture fluide et dynamique. Au fil des pages, je suis entrée dans cette belle histoire émouvante, riche d’amitié et d’amour entre ces deux mondes opposés En même temps, j’ai pris conscience de la vie en France de ces « Sans Domicile Fixe « , cette pauvreté, ces difficultés et ces souffrances à travers le personnage de No.
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On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.
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On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.
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J’écoutais et je me disais c’est incroyable, ma mère a des souvenirs. Ainsi tout n’a pas été effacé. Ma mère abrite dans sa mémoire des images en couleur, des images d’avant. (Page 157)
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Je suis muette. Je suis une carpe. Mes neurones ont dû s’éclipser par la porte de derrière…. (Page 38)
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J’ai appris à lire quand j’étais à la maternelle, alors je ne suis pas allée au CP, et puis après j’ai sauté le CM1. En fait je m’ennuyais tellement que j’enroulais mes cheveux autour d’un doigt et je tirais dessus, toute la journée, alors au bout de quelques semaines j’ai eu un trou. Au treizième trou, j’ai changé de classe. (Page 18)
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L'art de lire les choses graves avec légèreté.
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Salut
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Les nombres demeurent une abstraction et le zéro ne dit ni l'absence ni le chagrin.
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