Il y a dans la poésie de
Paul Eluard de l'évidence et du mystère. Tout est limpide et pourtant le sens échappe. Quelque chose d'enfantin, un reste des "yeux de ces enfants qui sont nos yeux anciens", une simplicité, des mots de tous les jours.
Eluard, c'est d'abord un rythme inconnu, nouveau, limpide, et c'est le corps, le corps de la femme aimée, objet d'un érotisme sobrement sacralisé.
Eluard, c'est l'amour dans ce qu'il a de plus concret, de plus vécu, de plus charnel. C'est le couple, l'union improbable réalisée mais aussi détruite par la mort qui fait déborder le temps, qui fait que le poète ne sait plus si c'est elle qui est morte ou si c'est lui.
Les mots viennent naturellement. Ils ne disent pas grand chose, juste ce qu'il faut. Ils se collent les uns aux autres, infiniment, toujours les mêmes et toujours surprenants. le lecteur entre dans part la plus intime d'un homme, celle qui ne se dit pas mais se murmure, il entre dans lui-même, dans les mots qui disent peut-être l'universelle expérience humaine. Mais il ne sert à rien de parler de la poésie d'
Eluard. Il suffit de la lire.
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