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Dick Hérisson, tome 4 : Le Vampire de la coste

Le Vampire de la Coste est la quatrième aventure de Dick Hérisson et sans doute la meilleure des quatre. Une synthèse réussie entre de ce qui a fait la qualité et le succès des albums précédents (enquête policière, ambiance années 30, une suspicion de fantastique, un graphisme de premier plan) et un humour léger et décalé.

1932, sur les routes du Lubéron, Jérôme Doutendieu et Dick Hérisson tombent en panne de voiture près du jolie et pittoresque village de La Coste (en vérité ce village existe et se nomme Lacoste en un seul mot).

Plusieurs jours sont nécessaires pour faire venir les pièces permettant la réparation, les deux jeunes hommes font du tourisme et sont, évidemment, vite mêlés à une histoire glauque. Des femmes dénudées et vidées de leur sang sont retrouvées et ce ne sont que les dernières d’une liste déjà longues. Comme ils sont là par hasard et que par hasard, ils ont plusieurs jours devant eux, ils se lancent donc dans leur propre enquête en marge de celle de la police.

Ces crimes sont-ils liés au château en ruine du marquis de Sade ? Est-ce l’œuvre de l’idiot du village, soit disant descendant du divin marquis ? Ou de nostalgiques de sacrifices humains issus des temps druidiques ?

Les pistes et les hypothèses se succèdent alors que des jeunes filles scouts, campant dans les environs pourraient bien être les prochaines victimes. Les esprits s’échauffent, les envies de lynchages risquent de ne plus pouvoir se contenir.

L’intrigue concoctée par Savard est délicieuse non pas par sa crédibilité, ce n’est pas sa marque de fabrique, mais par son atmosphère étrange, son côté hommage et parodie des romans feuilletons du XIXe siècle, du théâtre Grand Guignol, des films fantastiques du Hollywood des années 1930. Tout est digéré pour en faire un pastiche très réussi. Le côté humoristique ne prend pas le pas sur l’atmosphère fait d’étrange et de mystère. Dans cette histoire, l’équilibre est parfait.

Les personnages principaux continuent d’évoluer par rapports aux premiers épisodes. Jérôme Doutendieu est de plus en plus présent et de moins en moins le faire-valoir de Dick hérisson, au contraire. Les autres personnages sont caricaturaux comme il faut dans ce genre d’histoire, du commissaire sorte de Dupont et Dupond à lui tout seul au docteur Müller en adepte du marquis de Sade (L’île noire, ça vous rappelle quelque chose ?).

Le must de cet album, ce sont les dessins de Savard. Encore une fois, il réussit des décors magnifiques : le Lubéron, le village médiéval et ses ruelles inquiétantes la nuit tombée, les ruines du château du marquis. Le tout dans des cadrages dignes du cinéma expressionniste allemand. Les personnages sont mieux rendus et plus reconnaissables, même si leur rendu très ligne claire n’est pas l’atout maître de cette BD.

Un mot aussi sur la mise en couleur de Sylvie Escudié qui a fait là un travail remarquable pour rendre cet hiver provençal, tout en nuances, criant de vérité.

Cette série doit vraiment être redécouverte par les amateurs de Bandes dessinées des années 1980 et 1990.
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Dick Hérisson, tome 3 : L'opéra maudit

Troisième épisode des aventures de Dick hérisson, l’opéra maudit monte le niveau de la série d’un cran supplémentaire dans le dessin surtout avec un scénario toujours aussi inspiré par les romans populaires du début du XXe siècle (Harry Dickson bien sur, mais aussi Gaston Leroux).

Le détective enquête sur une série de cadavres sans têtes repêchés régulièrement sur les côtes niçoises. C’est alors qu’il échoue sur une île dont le riche propriétaire, Giuseppe Zito semble être un excentrique possédant un tigre en liberté, une demeure baroque et surtout une douce folie qui lui fait regarder toutes les nuits des films mettant en scène son épouse, Irina Drakulesco, diva de l’opéra, disparue et dont il entretient un souvenir très oppressant.

De retour sur le continent, Dick et son ami Jérôme Doutendieu assistent à la représentation de Turandot à la radio qui est interrompu par un accident, la mort par décapitation d’un des acteurs, en plein spectacle. Accident ? Lien avec les corps repêchés ? Meurtre ?

Les deux compagnons vont donc poursuivrent l’enquête dans ce milieu de l’opéra et sur celui, maudit entre tous de Turandot. On nage alors en plein mystère dans ce milieu de l’art lyrique niçois alors que le carnaval, beaucoup plus populaire, brouille les cartes.

La découverte du coupable n’est pas l’atout maître de ce volume, même si le final apporte son lot de surprise et de suspense.

Les points forts sont surtout en premier lieu une atmosphère incroyable qui se dégage des dessins et des décors, des scènes d’action et des personnages.

Les scènes initiales sur l’île s’inspirent du cinéma expressionniste allemand et sont d’une grande force, les nuits niçoises, le décor de l’opéra, la poursuite au moment du carnaval et dans les rues de la vieille ville, ou sur la corniche sont des hommages à Hitchcock chez qui le suspense se conjuguait avec la beauté des scènes et des paysages et des personnages à qui on pouvait s’identifier.

On est vraiment happé par ces dessins et cette histoire qui va à cent à l’heure. Dans cette troisième aventure, on n’a pas le temps de respirer. C’est du roman feuilleton à énigme. Ce n’est pas réaliste, mais c’est très efficace.

Les dessins mi ligne claire (pour certains personnages), mi semi réalistes pour les décors notamment, avec des couleurs lumineuses qui rendent parfaitement la douceur des hivers niçois soutient une histoire savoureuse qui se déguste comme un petit plaisir coupable.

Je perçois aussi une évolution dans le duo de personnages principaux. Doutendieu prend plus de place. Hérisson est moins sur de lui, moins Harry Dickson ou Sherlock Holmes. Ce rééquilibrage est une réussite. Espérons qu’elle perdurera dans les albums suivants.

Un bel opus d’une belle série qui mérite vraiment d’être redécouverte !
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