Alors, dernier épisode de la série comme annoncé sur la couverture ou seulement fin du deuxième cycle comme écrit à la dernière planche ? Pour l'instant, c'est la première option qui prime, mais Bartoll s'est ménagé une fin tellement ouverte qu'il peut parfaitement continuer les aventures de Najah dans un éventuel troisième cycle.



Najah continue de s'allier avec le diable en personne en essayant de profiter des filières d'immigration illégale mises en place par l'Etat Islamique pour acheminer la cocaïne colombienne en Europe. L'occasion pour Bartoll de nous montrer ce qu'il se cache derrière ces vagues de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée, ainsi que le cynisme des passeurs pour lesquels ces réfugiés ne sont que des esclaves à peine supérieur à du bétail...



Le problème de ce deuxième cycle est que Bartoll a trop transformé son héroïne. Au départ, elle était une mercenaire gauchiste flirtant avec les cartels de la drogue colombiens qui s'est trouvée infiltrée par des services secrets américains dans une organisation mondiale mafieuse. Et on en arrive dans ce douzième tome à ce qu'elle magouille avec des islamistes fous pour monter un réseau de trafic de cocaïne monstrueux vers l'Europe. De sympathique dans le premier cycle, elle est allée tellement loin dans le camp du Mal qu'elle en est devenue antipathique et que son sort à la fin ne touche peut-être plus vraiment le lecteur. A-t-elle survécu ou est-elle morte ? Bof, on s'en fout.

Quatre ans séparent cet album du précédent et ce qui saute aux yeux c'est le changement de dessinateur : le serbe Munch a remplacé Renaud Garreta. Heureusement, il ne faut que quelques pages pour s'adapter aux nouvelles physionomies des personnages principaux.



Najah Cruz a été arrêtée par la DEA et rapatriée dans un pénitencier où elle subit inévitablement les tortures des geôlières et les bagarres avec les autres détenues. Mais sa présence sur le sol américain intéresse deux personnes. D'une part, le conseiller à la sécurité du président, Tom Windows, car il est au courant du projet Insiders. Et d'autre part, le sénateur Donovan parce qu'il est lui-même l'initiateur du Grand Conseil des mafias dont Najah veut devenir le Parrain des Parrains. Lequel des deux va réussir à la faire s'évader en premier ?...



Un album que j'ai trouvé nettement moins bon que l'ensemble de la série. Déjà, l'héroïne est moins présente "à l'écran" ou sinon elle est beaucoup plus passive qu'à l'ordinaire, elle subit l'action plus qu'elle ne la provoque.

Ensuite, Bartoll renoue avec les thèmes du terrorisme islamiste et de la politique américaine qu'il avait abordés dans le premier épisode de sa série, mais qu'il avait heureusement abandonnés depuis pour la recentrer sur du thriller politico-mafieux. Dommage !

Et pour finir, quatre ans entre deux albums pour finalement aboutir à un tome de 46 pages et un changement de dessinateur ! N'y aurait-il pas eu de l'eau dans le gaz entre le scénariste Jean-Claude Bartoll et le dessinateur initial Renaud Garreta (qui, au passage, ne dessine presque plus que des BD sur la voile ou la moto), et un album qu'il a fallu recommencer de zéro ?

Najah Cruz essaye de mettre sur pied le montage compliqué qu'elle a imaginé pour partager le trafic mondial de drogues entre les Mexicains d'El Loco et les Colombiens de Steve Torquemada : les Centro-Américains ont le monopole sur les Etats-Unis tandis que les Sud-Américains celui sur l'Europe. Si cela réussit, elle a toutes ses chances d'être acceptée par tous les mafieux comme la dirigeante du Grand Conseil.



Mais une avalanche de problèmes va s'abattre sur Najah. Déjà, pour atteindre l'Europe il faut faire transiter la drogue par l'Afrique et le pays choisi, la Guinée-Bissau, a du mal à se laisser corrompre. Ensuite, elle est surveillée par sa vieille ennemie Manuela Pinheira dite la Rouge qui a été engagée comme tueuse à gages par un sénateur américain afin de l'abattre. Et, comme si cela ne suffisait pas, la DEA a retrouvé sa trace, elle, l'ancienne tueuse du cartel colombien de Torquemada...



Encore un album survitaminé bourré d'action, de poursuites, de sang, de corruption. Najah n'arrête jamais, et semble nettement basculer du côté obscur en tuant froidement ceux qui se mettent en travers de ses projets.

Un petit bémol pour les dessins de Garreta concernant les visages : ses personnages voient leur visage et parfois leur couleur de peau être modifiés selon les cases. Quand ils sont dessinés en arrière-plan ils en deviennent même grotesques (bien étudier la scène au Riz en début d'album pour s'en convaincre !).

"Narco business" constitue le premier album de la deuxième saison de la série d'action "Insiders".



A la fin de la première saison, l'héroïne, Najah Cruz, se retrouve propulsée à la tête du Grand Conseil, une supermafia internationale, qu'elle était chargée d'infiltrer pour le compte d'espions américains et français.



Nous la retrouvons, ici, toujours en train d'hésiter : va-t-elle basculer du côté obscur et prendre réellement la tête du Grand Conseil, ou sauver son âme en continuant sa mission d'espionnage ? Après le grand ménage effectué au sein du Grand Conseil, il ne lui reste plus que les yakusas comme alliés. C'est mince pour rester en vie.



Parallèlement, une guerre sanglante est déclarée entre narcotrafiquants colombiens et mexicains pour savoir qui aura le monopole du trafic de drogue aux Etats-Unis. Le problème est que les deux cartels qui se font face sont membres du Grand Conseil et Najah va devoir les départager...



Un nouvel album très efficace, bourré d'action et de rebondissements dans lequel Najah va encore devoir faire preuve de toutes ses capacités physiques et intellectuelles pour survivre.

Mais attention, un gros nuage noir pointe le bout de son nez dans la dernière planche !