« La Montagne Magique » traduit de « Der Zauberberg » par Maurice Betz (1977, Fayard, 775 p.) est un roman de Thomas Mann (1875-1955) écrit entre 1912 et 1923, puis publié en 1924, avec une nouvelle traduction en français par Claire de Oliveira (2016, Fayard, 782 p.). C’est l’une des œuvres les plus influentes de la littérature allemande du XXeme siècle.
« Der Zauberberg », écrit entre 1912 et 1923, se passe à Davos en Suisse, après un séjour de Katia, la femme de Thomas Mann, au sanatorium de Davos, en 1911. Le roman fait suite à « Considérations d'un apolitique » (2002, Grasset, 480 p.), le journal de Thomas Mann pendant la première guerre mondiale. Il s'engageait alors pour la première fois dans le combat idéologique pour exalter des valeurs qui lui paraissaient menacées. Il y défend une "certaine idée de l'Allemagne" qui lui tenait fortement à cœur. Il affirme qu'il existe une opposition irréductible entre la culture telle qu'il l'entend et la "civilisation" de ses adversaires. Ce pamphlet antidémocratique se transforme parfois en une défense très contestable du nationalisme allemand. C’est également un livre qui prête à la contestation, un document capital sur une crise de civilisation. Heureusement, il passera ensuite d'un soutien aveugle à l'Allemagne belliciste dans son combat de la Culture contre les tenants de la civilisation (Anglais et Français), à un engagement en faveur de la démocratie et d'une forme de socialisme humaniste devant la montée du péril nazi.
Au début du siècle, quel hasard que le médecin allemand Alexander Spengler (1827–1901) se rende de Zurich à Davos dans un simple chariot à ridelles, sur la route cahoteuse du Prättigau, en novembre 1853. On lui offre un poste de médecin de campagne à Davos. Deux ans plus tard, le demandeur d’asile est naturalisé suisse. Son poste d’observateur des autochtones lui révèle deux choses. « Une constitution physique bien proportionnée, un thorax cintré et une musculature cardiaque puissante. Des patients qui arpentent les chemins pentus sans transpirer ni s’essouffler ». Et surtout, il n’y a, parmi sa patientèle aucun cas de tuberculose. Alors qu’à Zurich, la phtisie à un stade avancé est considérée comme inguérissable. Il ouvre alors un établissement de soin. Les malades de toute l’Europe affluent bientôt en nombre dans ces montagnes. En 1875, il y a davantage de curistes en hiver que de touristes en été. Promenades, douches glacées, consommation journalière de trois litres de lait, une alimentation légère mais fortifiante, et nec plus ultra, des massages avec de la graisse de marmotte. La maison de cure Hoelsboer-Spengler, et le sanatorium Schatzalp sont lancés. La ville en tant que décor de « La Montagne Magique » de Thomas Mann (1924) fait le reste. Plus tard, ce sera le Forum Economique Mondial en 1971, qui prendra le relais de la clientèle des grands hôtels.
Les cures thermales se développent à la même période dans l’Ouest de l’actuelle Tchécoslovaquie. Ambiance que l’on retrouve dans le dernier livre intitulé « Le Banquet des Empouses » sous-titré « Roman d’épouvante naturopathique », le dernier roman de la polonaise Olga Tokarczuk traduit par Maryla Laurent (2024, Editions Noir sur Blanc, 336 p.). Beaucoup de similitudes avec « La Montagne Magique » de la part de ces deux écrivains nobélisés, l’un en 1924, la seconde en 2018.
Cette œuvre est une véritable photographie d’une société décadente et ses malades, telle qu’elle se présentait en Europe occidentale et centrale. La fameuse Mitteleuropa qui regroupe essentiellement l’empire allemand et l’empire austro-hongrois. Le premier, le « Deutsches Reich », créé par Otto von Bismarck en 1871, est dominé par dominé par le royaume de Prusse et la maison de Hohenzollern. Le second est en une double monarchie appelée « Autriche-Hongrie » sous la coupe de François-Joseph Ier et la famille des Habsbourg. Tout s’achève en 1918, avec la défaite à la fin de la Première Guerre Mondiale.
Donc cette société mâle, venue de toute l’Europe, mais d’un bon niveau social des CSP++ dirait-on de nos jours, suit les nouvelles, la marche du monde, qui en ces temps commence à être troublée. Ces conversations de bon niveau font état des origines, du passé, des coutumes et des croyances de cette société.
Il est frappant de lire les romans, dits de littérature populaire, du type de ceux de Maurice Leblanc (Arsène Lupin) ou Gustave Leroux (Rouletabille) de cette époque. Et de voir la différence de société avant et après la guerre. Avant, ce sont de grands, ou petits, bourgeois, qui ne font pas grand-chose, administrateurs de sociétés ou simplement rentier d’une situation passée. Un personnel de maison nombreux, des occupations diverses entre invitations et réceptions. Après-guerre, la société a radicalement changé. Les femmes travaillent, ont un début de statut social. Les fortunes sont moins criantes. Les hommes qui sont partis au front portent un regard différent sur le monde.
Hans Castorp, jeune ingénieur de Hambourg, rend visite à son cousin, Joachim Ziemssen dans un luxueux sanatorium « Berghof » de Davos, en Suisse. Subjugué par la magie de ce lieu éminemment romanesque, captivé par des discussions de haut vol, il ne parvient pas à repartir. Le jeune Allemand découvre son attirance pour une russe aux yeux de Kirghize et, au mépris du danger, se laisse peu à peu envoûter par cette vie de souffrances, mais aussi d'aventures extrêmes en montagne et de dévergondage, où fermentent des sentiments d'amour et de mort. A lire ainsi le résumé, on en viendrait presque à partir en cure dans un sanatorium, malgré la contagiosité. C’est mal connaitre « Mycobacterium tuberculosis », ou bacille de Kock (BK), une bactérie qui peut s’attaquer à n’importe quelle partie du corps.
On découvre donc le docteur Behrens qui le soigne ; l’Italien Lodovico Settembrini, franc-maçon, avocat de la Raison et du Progrès ; le mystique et novice-jésuite Léon Naphta, critique sans fin de la société bourgeoise capitaliste. Il y a aussi Mynheer Peeperkorn, hédoniste et truculent, ainsi que son ensorcelante compagne Clawdia Chauchat ; et enfin, le docteur Krokovski, adjoint de Behrens, adepte de la psychanalyse alors naissante, conférencier prolixe. Behrens lui-même est » un vieux cynique, un type fameux, soit dit en passant, ancien étudiant et membre d’une corporation, chirurgien remarquable, à ce qu’il paraît ». Krokovski, l’assistant, « un monsieur très calé. Dans le prospectus, il est particulièrement question de son activité. Il fait de la dissection psychique avec les malades ».
Lodovico Settembrini est tout empreint de la philosophie des Lumières. Il se fait le mentor et l'éducateur de Hans Castorp, qu'il qualifie affectueusement d'« enfant gâté de la vie », le mettant en garde contre le caractère désinvolte de de la russe Clawdia Chauchat, dont Castorp est tombé amoureux. C’est un peu la caricature de l'écrivain occidental, libéral et démocrate, incarné, entre autres, par Heinrich Mann (1872-1950), le frère aîné de Thomas. On retient de Heinrich le roman « Professeur Unrat » sous-titré « La Fin d’un Tyran » traduit par Charles Wolff (2008, Grasset, 280 p.). C’est certainement son roman le plus connu. Satire de la société de l’époque. « Unrat était une énigme pour tous ceux que sa femme attirait dans leur voisinage. A table, les trois-quarts des plats, disait-il, le rendaient malade ; il lui arrivait de s'étaler de tout son long au milieu d'une soirée ; il portait ses complets de sport comme des déguisements et à le voir, on l'eût pris pour une divertissante tête de Turc, bien plus que pour un obstacle sérieux. Il avait tout du mari inoffensif ». C’est d’autant plus intriguant que l’autre sous-titre, non officiel cette fois, est « L’Ange Bleu », immortalisé à l’écran par Marlène Dietrich dans le film de de von Sternberg. De fait c’est le nom du café fréquenté par des marins et des écoliers en rupture de cours, dans lequel se produisait Lola Frölich.
Il reste encore à dépeindre le mystique jésuite Léon Naphta, critique sans fin de la société bourgeoise capitaliste. Il représente les forces de décomposition qui régneront de manière croissante lors de la République de Weimar (1918-1933). L'État allemand continue de porter le nom officiel « Deutsches Reich », jusqu’à l’ascension de Hitler. Naphta a une vision collectiviste du monde, mêlant des aspects communistes, anarchistes et fascistes, ainsi qu’une religiosité chrétienne orientée vers le panthéisme. Cela fait beaucoup pour un seul homme, fût-il jésuite, je ne crains que son esprit s’emmêle. Cela relève plutôt d’un romantisme morbide. Le personnage viendrait en partie du correspondant hongrois de Thomas Mann, le philosophe et critique littéraire marxiste Georg Lukacs (1885-1971), futur ministre de la culture d'Imre Nagy en 1956. Enfin, dernière figure marquante, Mynheer Peeperkorn, est passionné de café corsé et de champagne Mumm. Planteur colonial de Java, « homme de grand format », il est propriétaire d'un hôtel particulier à La Haye et d'une villa à Scheveningue. Il a tout de même droit à plusieurs chapitres, une centaine de pages en tout. Occasionnellement, il sera l’amant de Clawdia Chauchat.
Il reste à dépeindre cette dernière, qui incarne la séduction et l’érotisme dans sa forme morbide dégénérée en « relâchement asiatique ». C’est un mixte de la Circé de chez Homère, revue en Venusberg chez Wagner dans Tannhaüser. Ce serait le portrait d'une femme du nom de Clawelia, en traitement à Davos en même temps que Katia, l’épouse de Thomas Mann. « Mais le plus caractéristique, c’était sans doute la saillie des pommettes placées très haut : elles cernaient de près les yeux placés exceptionnellement loin l’un de l’autre, à fleur de tête, et les rendait un peu obliques tout en donnant leur concavité suave aux joues, laquelle, à son tour, semblait entraîner la plénitude des lèvres légèrement retroussées. Mais il y avait surtout les yeux, –ces yeux étroits de Kirghize et (du moins était-ce la pensée de Hans Castorp) d’une coupe vraiment magique, d’un gris bleu ou d’un bleu gris, qui était la couleur de montagnes lointaines, et qui parfois, en un regard oblique qui ne servait pas à voir, se fondaient en une coloration nocturne, ténébreuse et voilée – les yeux de Clawdia qui l’avaient considéré d’un regard pénétrant et un peu sombre ». Cette personne va semer le trouble chez Hans Castorp, enfin, pas tout de suite, il faudra attendre sept mois, « à la veille du Mardi Gras ». La soirée de carnaval commende, et Hans emprunte un crayon à la belle Mme Chauchat. Prétexte à discussions. « Es ist vollbracht » aurait conclu JS Bach. Non, le grand dadais termine par une envolée de près de deux pages. « Laisse-moi ressentir l’exhalation de tes pores et tâter ton duvet, image humaine d’eau et d’albumine, destinée pour l’anatomie du tombeau, et laisse-moi périr, mes lèvres aux tiennes ! ». On en revient toujours aux marins. C’est véritablement la « Nuit de Walpurgis ». Il bascule, ose le tutoiement : « Je t’aime, balbutia-t-il, je t’ai aimé de tout temps, car tu es le Toi de ma vie, mon rêve, mon sort, mon envie, mon éternel désir… »
Il y a bien entendu du personnel, pas toujours à son avantage. Tel le concierge qui boite. « Est-ce un invalide de guerre ? Pourquoi boite-t-il ainsi ? – Merci, répondit Joachim avec une certaine amertume. Précisément, un invalide de guerre ! Celui-là, ça l’a pincé au genou, ou ça l’avait pincé tout au moins, car depuis il s’est fait enlever la rotule ». Il y a aussi une infirmière « sous son bonnet blanc, portant sur le nez un lorgnon dont le cordon était passé derrière son oreille ». « C’était apparemment une sœur protestante, sans vocation véritable pour son métier, curieuse, agitée et affligée par l’ennui ». Quant à l’infirmière-major « elle se distingue de la Vénus de Médicis en ceci que là où la déesse montre des seins, elle a coutume de porter un crucifix ».
Subjugué par ce beau monde et ses conversations de haut-vol, Hans Castorp, initialement venu pour trois semaines, va rester sept années. Il plongera dans la Première Guerre. « Je suis ici, depuis assez longtemps, depuis des jours et des années, je ne sais pas exactement depuis quand, mais depuis des années de vie, c'est pourquoi j'ai parlé de « vie » et je reviendrai tout à l'heure sur le destin. Mon cousin, auquel je voulais rendre une petite visite, un militaire plein de braves et de loyales intentions, ce qui ne lui a servi de rien, est mort, m'a été enlevé, et moi, je suis toujours ici ». S’ensuivent alors des explications que l’on ne lui demandait pas. « C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases » disait-on dans un film célèbre. Il faut croire qu’il en est de même chez les ingénieurs de chantier naval.
Donc, l’histoire d’un « simple jeune homme » peut commencer, après voir expliqué qu’elle « remonte à un temps très lointain, elle est en quelque sorte déjà toute recouverte d’une précieuse rouille historique, et il faut absolument la raconter sous la forme du passé le plus reculé ». Comme quoi, ce que je trouvais curieux chez les marins et leurs ingénieurs, trouve également écho chez les écrivains qui en narre les péripéties. Il arrive de Hambourg, sa ville natale et se rend à Davos, en Suisse. On saura tout, le bord de la mer souabe, les trains suisses, y compris « le chemin de fer à voie étroite ». Il porte une « sacoche en peau de crocodile » et « un pardessus d’été doublé de soie ». Tout de même. On passe sur le casque en liège et le fusil à tirer les éléphants, choses indispensables dès que l’on quitte les vieux domaines des empires centraux pour pénétrer dans des régions exotiques. Après tout on est entre 1918 et 1923, et « Tintin au Congo » ne paraitra qu’en 1930. Il va rendre visite à son cousin Joachim Ziemssen au sanatorium de Davos. D’ailleurs pour faire plus couleur locale, la locomotive n’a pas arrêté de « cracher, en peinant, des masses de fumée brunes, vertes et noires qui se dissipaient ».
Et de suite, il propose à son cousin de repartir avec lui dans trois semaines. « Sans doute, trois semaines ne sont presque rien pour nous ». Voilà un premier thème de formalisé : la notion de temps. Le thème reviendra souvent. Le temps arrêté soustrait à la réalité, à l'espace et au temps, dans une sorte de bulle que constitue ce sanatorium d'altitude en Suisse, peu avant la Première Guerre mondiale. Il y aura d’ailleurs, au tiers du livre une partie intitulée « Digression sur le temps » de 6 ou 7 pages. Et de l’avis de Settembrini « Nous ne connaissons pas ici une mesure du temps qui s’appelle la semaine, […] notre unité la plus petite est le mois », ou bien « une heure passa. C’était une heure ordinaire, ni longue ni courte ».
Heureusement, il y a de beaux passages sur la nature. « Des sentiers montaient à travers les prés et se perdaient dans la noirceur émoussée des forêts de conifères. Les coulisses des montagnes plus éloignées, derrière l’entrée à partir d’où la vallée se rétrécit, étaient d’un terne bleu d’ardoise. Des gentianes étoilées, aux tiges courtes, croissaient dans l’herbe humide de la pente
Puis on repart à Hambourg, dans la maison de famille, avec toutes ls pièces des héritages passés, sont la fameuse aiguière où sont gravés le noms du père, du grand-père et de l’« arrière-arrière-arrière-arrière ». Puis, c’est le grand-oncle Tienappel qui va prendre en charge Hans à la mort de ses parents. Un personnage, grand-père du cousin Joachim. « Il portait commodément et non sans dignité sur ses épaules la haute civilisation que la classe dominante de cette démocratie municipale de commerçants transmet à ses enfants ». C’est lui, à « l’instigation du vieux Wilms, de la maison Tunder et Wilms, un samedi soir, à la table de whist », suggère « Hans Castorp devrait étudier la construction navale ». Comme quoi les marins…. Mais le jeune étudiant est studieux. Hans Castorp « se remplissait de géométrie analytique, de calcul différentiel, de mécanique, de projection et de graphostatique ; il calculait le déplacement chargé et non-chargé, la stabilité, le chargement des soutes et le métacentre ».
Bref, le roman brosse le tableau d’une société allemande, non pas à la veille de la Première Guerre mondiale, mais à la fin de l’époque des Empires Centraux. « L’homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi à celle de son époque et de ses contemporains ». C’est un éclairage différent de la notion du temps, de durée, sur la mort, la culture. Eclairage sur les mentalités qui allaient affronter le carnage de la guerre. Et Thomas Mann se garde bien de montrer Hans Castorp dans la boue des tranchées. Il y fait allusion dans les dernières pages, sans plus de commentaire. « Nous laissons assez insoucieusement cette question sans réponse » se contente de conclure Tomas Mann. D’ailleurs, il y a-t-il été lui-même confronté directement, ou est-il resté en Suisse. Pour des raisons totalement différentes, toute la famille Mann s’exilera en Californie en 1933.
Il est dommage que cet épais roman, quasi 800 pages, ne montre qu’une des faces de la société, celle qui prédominait au début du XXeme. Qu’en est il des autres, non nobles, non industriels. On ne les voit pas, ou alors de façon quasi caricaturale. Voir les portraits des infirmières.
Une autre constatation, qui montre que le contexte a bien changé. Celle de l’hygiène en général. Les bons docteurs recommandent de l’air, des soins sous forme de douches froides à 6-8 °C, des nourritures saines, laitages et autres. Mais à côté, les curistes fument tous des cigares, dont ils amènent ample « provision de quelque deux cents cigares » et pour eux « un jour sans tabac, ce serait pour moi le comble de la fadeur, ce serait une journée absolument vide et insipide ». Quant aux problèmes de contagion, ils sont tout simplement inexistants. Pourtant le prix Nobel de physiologie ou médecine est attribué en 1905 à Robert Koch, après sa découverte du bacille en 1882. Qu’il faille attendre une cinquantaine d’années avant d’avoir un vaccin peut se comprendre. Pourtant les sanatoriums furent florissants durant une bonne quarantaine d’années. Est-ce à mettre sur le compte de la dilatation du temps.
Autre sujet abordé, le mode de vie, par l’intermédiaire des deux protagonistes que sont Settembrini et Naphta. Ce dernier voudrait instaurer le royaume de Dieu. « La reconstitution du royaume de Dieu après la dissolution de toutes les formes terrestres est située en un point où la terre et le ciel, où ce qui est accessible et ce qui échappe aux sens, se touchent ». Par opposition, le premier, franc-maçon humaniste souhaiterait une république universelle, « une et indivisible ». Ils finiront par en venir à se battre en duel. « Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente » chantait Georges Brassens. Entre ces deux-là, les cousins ont un choix plus modeste, un nouveau costume en sapin pour l’un dans le riant cimetière du sanatorium, un probable manteau de boue dans les tranchées pour l’autre.
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